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Conseil des droits de l'homme : une experte de l'ONU souligne le potentiel de l'éducation non formelle

Des enfants à l'école dans un camp de déplacés à Maiduguri, dans l'Etat de Borno, au nord-est du Nigéria. Photo UNICEF/Naftalin
Des enfants à l'école dans un camp de déplacés à Maiduguri, dans l'Etat de Borno, au nord-est du Nigéria. Photo UNICEF/Naftalin

Conseil des droits de l'homme : une experte de l'ONU souligne le potentiel de l'éducation non formelle

Intervenant devant le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, la Rapporteuse spéciale sur le droit à l'éducation, Koumbou Boly Barry, a demandé aux États de prendre conscience du potentiel de l'éducation non formelle pour atteindre les personnes qui ne sont pas intégrées au système formel et ainsi lutter contre l'analphabétisme.

L'éducation non formelle est un dispositif qui peut couvrir des programmes éducatifs visant à favoriser l'alphabétisation des adultes, à assurer une éducation de base aux enfants non scolarisés. Selon Mme Koumbo Boly Barry, les programmes non formels peuvent ainsi offrir plus de flexibilité et améliorer les résultats scolaires. Cela passe par des programmes bien conçus et centrés sur l'apprenant.

Pour l'Experte indépendante, cela est particulièrement pertinent pour les filles et les groupes en situation de vulnérabilité. A cet égard d'ailleurs, Mme Barry note que 263 millions d'enfants et de jeunes sont privés d'éducation formelle et que 775 millions d'adultes sont analphabètes dans le monde.

Dans ces conditions, l'Experte recommande d'assouplir le modèle traditionnel d'éducation, axé sur des catégories d'âge spécifiques et dispensé uniquement dans des écoles certifiées par les pouvoirs publics, au profit d'un modèle mieux adapté aux besoins de millions d'enfants non scolarisés. Mme Barry a recommandé d'allouer les ressources nécessaires et de collecter les données sur tous les programmes non formels.

Dans ces recommandations, la Rapporteuse spéciale insiste sur la nécessité d'un cadre pour les apprenants en âge scolaire. Cela permettrait d'identifier le niveau de connaissance des élèves qui ne sont pas dans le système formel. Pour les apprenants adultes, un cadre de qualification pour l'alphabétisation est recommandé en plus des qualifications de l'enseignement primaire et secondaire afin de s'assurer que les programmes d'éducation non formelle sont conçus pour obtenir des qualifications reconnues, même pour les adultes qui ne retournent pas à l'éducation formelle.

L'Experte rappelle d'ailleurs que les programmes non formels d'alphabétisation des adultes sont des moyens vitaux pour atteindre des millions d'adultes analphabètes. « Le droit à l'éducation ne doit pas dépendre de l'âge d'une personne », avertit l'Experte qui appelle à « reconnaître plus explicitement que ce droit devrait également être apprécié par les enfants non scolarisés qui sont trop vieux pour se joindre à nouveau, soit parce qu'ils ont abandonné, soit parce qu'ils ont commencé tardivement ». « Les citoyens ne doivent pas perdre le droit d'accéder à l'éducation de base après leur âge de 18 ans », conclut-elle.

L'éducation est l'Objectif 4 des Objectifs du développement durable (ODD) en visant à assurer l'accès de tous à une éducation de qualité et en promouvant les possibilités d'apprentissage tout au long de la vie. D'ici à 2030, l'ONU entend veiller à ce que tous les jeunes et une proportion considérable d'adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter.