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Yémen : les perspectives d'un accord global pour mettre un terme au conflit sont encore lointaines, selon l'ONU

Ismail Ould Cheikh Ahmed, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, fait un exposé au Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias
Ismail Ould Cheikh Ahmed, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, fait un exposé au Conseil de sécurité. Photo ONU/Manuel Elias

Yémen : les perspectives d'un accord global pour mettre un terme au conflit sont encore lointaines, selon l'ONU

L'Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, et le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, Stephen O'Brien, ont alerté mardi le Conseil de sécurité sur « l'effondrement social, économique et institutionnel» du Yémen.

L'Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, et le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, Stephen O'Brien, ont alerté mardi le Conseil de sécurité sur « l'effondrement social, économique et institutionnel » du Yémen.

L'urgence d'un accord pour mettre fin au conflit a été soulignée par tous, ce qui nécessite les efforts des parties mais aussi ceux du Conseil de sécurité qui doit contribuer à la relance des négociations de paix. Mais, de l'avis de l'Envoyé spécial, on est encore loin d'un accord global, du fait de la réticence des parties à faire les concessions nécessaires ou même à en discuter.

Alors que les combats se poursuivent dans plusieurs provinces, « nous avons réussi à éviter une action militaire à Al Hodeidah », a dit M. Ould Cheikh Ahmed en insistant sur la nécessité d'atteindre un compromis pour ne pas voir un scénario épouvantable se réaliser. Il a détaillé la proposition qu'il a faite pour éviter des incidents militaires dans cette ville qui est le seul point d'entrée maritime de l'aide humanitaire et le port par lequel arrivent 80 à 90% des importations des produits alimentaires de base.

L'Envoyé spécial a aussi prévu un accord parallèle pour la reprise du versement des salaires aux fonctionnaires, avec un mécanisme garantissant que ces versements soient bien affectés aux services essentiels à toute la population.

Les perspectives de redressement économique et de stabilité sont encore lointaines, a-t-il prédit avant de prévenir que tant que les groupes terroristes seront présents dans le pays, la population souffrira de l'absence de stabilité, des rares opportunités économiques et de l'absence d'état de droit.

« Le système de santé n'est plus qu'un squelette »

M. O'Brien a également fait part de son inquiétude concernant l'insécurité alimentaire au Yémen, la crise la plus grave au monde avec plus de 17 millions de personnes affectées, dont 6,8 millions au bord de la famine.

Il a fait le point sur le fonctionnement des services en indiquant, par exemple, que le système de santé n'est plus qu'un squelette et que la Banque centrale est dans l'incapacité de fonctionner. Huit millions de personnes sont privées d'accès à l'eau potable et à l'assainissement et les ordures s'entassent dans les rues des grandes villes, a-t-il ajouté en craignant le risque de choléra.

L'Envoyé spécial a tenu à préciser que la crise humanitaire et la menace de la famine étaient entièrement dues aux hommes, ce qui fait que si le conflit s'arrête, les Yéménites et la communauté internationale seront en mesure de reconstruire le pays.