Népal : l'ONU se félicite de la condamnation de trois officiers pour un meurtre commis il y a 13 ans
Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est félicité mardi de la condamnation par un tribunal de district au Népal de trois officiers de l'armée accusés du meurtre d'une jeune fille âgée de 15 ans, Maina Sumuwar, il y a 13 ans, en février 2004.
Le tribunal a condamné dimanche les trois militaires, Babi Khatri, Amit Pun et Sunil Prasad Adhikari, à 20 ans de prison pour meurtre. Un quatrième officier accusé, qui avait été rapatrié en Népal alors qu'il était déployé dans une mission de maintien de la paix de l'ONU au Tchad en 2009 en raison du mandat d'arrêt contre lui, a été acquitté par le tribunal.
« C'est la première fois que des éléments de l'armée népalaise sont condamnés par un tribunal civil pour des crimes commis pendant le conflit de 1996-2006 », a déclaré le porte-parole du HCDH, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.
Le 17 février 2004, Maina Sumuwar était arrêtée chez elle dans le village de Kharelthok, au centre du Népal, puis interrogée pour des liens suspects avec des rebelles maoïstes par des soldats qui cherchaient sa mère. Elle fut soumise à la torture et mourut plus tard ce mois-ci alors qu'elle était détenue par l'armée népalaise au centre de formation au maintien de la paix de Birendra, à Panchkal. L'armée et le gouvernement népalais ont initialement nié connaître son sort et son corps a été enterré secrètement.
« Le Bureau des droits de l'homme des Nations Unies et d'autres organisations de défense des droits de l'homme ont toujours insisté pour que les responsables rendent des comptes et les condamnations du dimanche interviennent après une longue succession de tentatives pour que justice soit rendue dans l'affaire du meurtre de Maina Sunuwar », a souligné M. Colville.
Aucun des officiers n'étaient présents au tribunal de district de Kavre et il reste à voir s'ils seront effectivement arrêtés et s'ils purgeront leur peine. « Nous exhortons les autorités à appliquer la décision du tribunal dans cette affaire emblématique », a conclu le porte-parole du HCDH.