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Yémen : l'Envoyé spécial de l'ONU préoccupé par la détérioration rapide de la situation

L'accès humanitaire au Yémen pourrait prochainement être rapidement limité à quelques kilomètres autour des principales villes, laissant les communautés rurales dans un besoin d'aide critique.
FAO / Rawan Shaif
L'accès humanitaire au Yémen pourrait prochainement être rapidement limité à quelques kilomètres autour des principales villes, laissant les communautés rurales dans un besoin d'aide critique.

Yémen : l'Envoyé spécial de l'ONU préoccupé par la détérioration rapide de la situation

L'Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, Ismail Ould Cheikh Ahmed, a exprimé sa profonde préoccupation face à la détérioration rapide de la situation humanitaire et économique dans ce pays, sur fond d'escalade inquiétante des opérations militaires.

« La seule façon d'empêcher une aggravation de la situation est de parvenir à un règlement pacifique de ce conflit tragique qui dure depuis trop longtemps. Je suis convaincu qu'une nouvelle escalade des opérations militaires et des souffrances humanitaires ne rapprocheront pas les parties », a dit M. Ould Cheikh Ahmed dans un communiqué de presse.

L'Envoyé spécial a fait un point sur la situation au Yémen mercredi devant les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, lors d'une réunion à huis clos, et sur les efforts pour continuer les négociations sur le processus de paix.

Il a présenté aux parties au conflit un cadre qui comporte un ensemble de mesures politiques et de sécurité qui visent à une fin rapide de la guerre, au retrait des formations militaires, au désarmement dans des zones clés, et à la création d'un gouvernement de transition inclusif.

M. Ould Cheikh Ahmed a exhorté les membres du Conseil de sécurité à faire pression sur les parties pour qu'elles s'engagent de manière constructive dans la discussion de ce cadre. « Le gouvernement du Yémen devrait accepter de s'engager dans des pourparlers basés sur ce cadre, et Ansar Allah et le Congrès général du peuple doivent mettre fin à leur refus prolongé d'engager des discussions sérieuses sur les arrangements de sécurité ».

M. Ould Cheikh Ahmed a fait un portrait sombre de la situation actuelle. Il a averti que l'impact du conflit sur l'économie et la sécurité alimentaire se fera sentir longtemps et compromettra les tentatives de rétablissement de la stabilité.

Il a réitéré son appel à la communauté internationale pour qu'elle s'exprime d'une voix unanime, cohérente et courageuse, maintenant plus que jamais. Il a conclu en exhortant le Conseil à « utiliser tout son poids diplomatique pour pousser les parties concernées à faire les concessions nécessaires pour parvenir à un accord définitif avant que davantage de vies ne soient perdues ». « Nous devons donner une autre chance à la paix », a-t-il dit.