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Le HCR appelle à un soutien durable en faveur de la Somalie et des pays accueillant des réfugiés somaliens

Une mère donne à sa fille un verre de sels réhydratants dans un hôpital de Mogadiscio, en Somalie. Photo ONU/Tobin Jones
Une mère donne à sa fille un verre de sels réhydratants dans un hôpital de Mogadiscio, en Somalie. Photo ONU/Tobin Jones

Le HCR appelle à un soutien durable en faveur de la Somalie et des pays accueillant des réfugiés somaliens

Lors d'un sommet de l'Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui s'est tenu samedi à Nairobi, au Kenya, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a appelé à soutenir les efforts visant à arriver à une plus grande stabilité en Somalie et à aider les pays accueillant des réfugiés somaliens.

Lors de ce sommet extraordinaire consacré aux solutions durables à la crise prolongée des réfugiés somaliens, les chefs d'État de la région ont adopté un plan d'action favorisant une approche globale et régionale en faveur de ces réfugiés.

« Le HCR se réjouit de cet effort régional sans précédent qui se mobilise pour apporter une protection et une assistance collective aux réfugiés somaliens », a déclaré le Haut-Commissaire assistant pour les opérations au HCR, George Okoth-Obbo, félicitant les pays voisins de la Somalie pour la générosité avec laquelle ils assurent la protection internationale des réfugiés en dépit de leurs propres difficultés socio-économiques, environnementales et sécuritaires.

Le HCR a lancé un appel à un partage mondial de la responsabilité avec cette région où les communautés accueillent les réfugiés somaliens depuis des années et partagent avec eux leurs ressources limitées.

L'agence des Nations Unies pour les réfugiés a également plaidé en faveur de la préservation d'un espace d'asile pour les réfugiés somaliens qui ne peuvent pas rentrer chez eux.

« Les pays qui accueillent des réfugiés somaliens doivent leur trouver d'autres solutions au niveau local, en mettant l'accent sur l'inclusion socio-économique des réfugiés ainsi qu'en soutenant la résilience des communautés hôtes. Nous invitons également les pays à envisager l'intégration locale, en particulier pour les réfugiés qui se sont intégrés, et notamment pour ceux qui sont mariés à des ressortissants du pays », a dit le Haut-Commissaire assistant.

Les retours librement consentis doivent se faire dans la paix, stabilité et sécurité

Si les retours librement consentis se poursuivent, les limites imposées par la sûreté, l'accessibilité et les capacités d'absorption entravent toutefois actuellement les retours en Somalie à grande échelle. Le HCR a donc souligné l'importance de la mise en place de conditions stables et prévisibles de paix, de sécurité, et d'un cadre social et communautaire, afin que la décision de retour des Somaliens dans le pays et des réfugiés soit plus durable.

Le Sommet a néanmoins également souligné que le retour librement consenti n'est pas l'unique option. Il a ainsi appelé à un renforcement de la solidarité internationale et à un meilleur partage des responsabilités avec la poursuite des réinstallations de réfugiés somaliens et la mise en place de voies supplémentaires d'admission dans des pays tiers, comme les programmes d'évacuation sanitaire et d'admission humanitaire, le regroupement familial, et les opportunités d'immigration pour les travailleurs qualifiés, la mobilité professionnelle et l'éducation.

Plus de deux millions de Somaliens ont été déracinés dans le cadre de cette crise prolongée, l'une des plus anciennes de l'histoire. Le HCR estime à un million le nombre de déplacés internes en Somalie auxquels s'ajoutent 900.000 personnes réfugiées – bon nombre d'entre elles étant maintenant des réfugiés de troisième génération — au Kenya (324.000), en Éthiopie (241.000), au Yémen (255.000), en Ouganda (39.500) et à Djibouti (13.000).

Les réfugiés somaliens confrontés à la sécheresse et à la malnutrition

Les pays de la région sont confrontés à la pire sécheresse de ces 60 dernières années. Cette sécheresse grave a entraîné une crise alimentaire en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Yémen.

« Nous devons reconnaître que la région est confrontée à de nouveaux enjeux, comme l'actuelle sécheresse et l'insécurité alimentaire qui affectent toute la région et constituent une menace de famine et de mort », a alerté M. Okoth-Obbo, plaidant pour une accélération de l'identification de solutions.

Environ 6,2 millions de personnes, la moitié de la population de la Somalie, ont besoin d'aide humanitaire et la malnutrition est élevée chez les enfants. 944.000 enfants souffrent de malnutrition aiguë ou sévère.

Le HCR a appelé d'urgence à renforcer l'intervention face à la sécheresse afin d'atténuer et de prévenir la famine et d'en réduire l'impact humanitaire, y compris sur le plan du déplacement. « Le temps presse et il est impératif que les organisations humanitaires, soutenues par la communauté internationale, réagissent avec détermination », a souligné M. Okoth-Obbo.