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Afghanistan : face aux menaces toujours présentes, le Conseil de sécurité proroge d'un an le mandat de la Mission de l'ONU

Vue aérienne de la province occidentale d'Hérat, en Afghanistan.
MANUA/Fardin Waezi
Vue aérienne de la province occidentale d'Hérat, en Afghanistan.

Afghanistan : face aux menaces toujours présentes, le Conseil de sécurité proroge d'un an le mandat de la Mission de l'ONU

Le Conseil de sécurité a décidé, vendredi, de proroger jusqu'au 17 mars 2018 le mandat de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) déployée dans ce pays depuis 2002.

Le Conseil de sécurité a décidé, vendredi, de proroger jusqu'au 17 mars 2018 le mandat de la Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) déployée dans ce pays depuis 2002.

Les menaces que représentent pour l'Afghanistan les Talibans, ainsi qu'Al-Qaida et Daech, et le « nombre record » de victimes civiles ont pesé dans la décision des membres du Conseil d'approuver cette prorogation de mandat pour une année supplémentaire.

En adoptant, à l'unanimité de ses 15 membres, la résolution 2344 (2017), présentée par le Japon, le Conseil demande à la MANUA de continuer à piloter et coordonner les activités civiles internationales en Afghanistan, en étroite coopération avec le gouvernement afghan, tout en coopérant étroitement avec la mission non militaire « Soutien résolu » de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).

La Mission onusienne sera notamment chargée de coordonner et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, y compris en offrant un appui aux autorités en matière d'assistance et de protection des déplacés, et de créer des conditions propices au retour volontaire et durable des réfugiés et des personnes déplacées.

Le Gouvernement afghan est d'ailleurs invité à redoubler d'efforts pour faire du rapatriement et de la réinsertion des réfugiés « l'une de ses plus hautes priorités nationales ».

Préparer les Elections et améliorer la gouvernance et l'Etat de droit

Le Conseil demande également à la MANUA d'apporter un soutien à l'élaboration des programmes nationaux prioritaires et à la planification de leur exécution, en coordonnant l'action des donateurs et organismes internationaux et d'apporter un appui à l'organisation des élections à venir en Afghanistan, notamment parlementaires.

« L'objectif étant de transférer à l'Afghanistan la gestion et la maîtrise de tous les programmes et activités des Nations Unies », un recours accru aux systèmes nationaux sera nécessaire, note le Conseil de sécurité, qui cite notamment l'amélioration de la gouvernance et du renforcement de l'état de droit, l'exécution du budget et la lutte contre la corruption dans tout le pays, conformément au Processus de Kaboul et au Cadre de responsabilité mutuelle.

La Mission devra aussi continuer de coopérer avec la Commission indépendante afghane des droits de l'homme et d'en renforcer les capacités, de coordonner l'action menée pour assurer la protection de ces civils, et de surveiller les lieux de détention.

Renforcement des capacités de défense

Le Conseil a également souligné l'importance de l'engagement à long terme pris par le Gouvernement afghan et la communauté internationale en vue d'assurer la création d'une force de sécurité et de défense nationale afghane fonctionnelle, professionnelle et pérenne. Il se félicite à cet égard que l'armée nationale afghane soit « de plus en plus à même de planifier et de mener des opérations ».

Aux États Membres, il est demandé de renforcer leur coopération afin d'intensifier l'échange d'informations, les contrôles aux frontières, le maintien de l'ordre et la justice pénale en vue de mieux contrer le retour des combattants terroristes étrangers et « la menace que la production, le trafic et la consommation de drogues illicites provenant d'Afghanistan font peser » et « dont les Talibans tirent une part substantielle de leurs ressources financières ».

La résolution exhorte cependant les partenaires de l'Afghanistan à poursuivre leurs efforts en vue de la tenue rapide de pourparlers directs entre le Gouvernement afghan et les « représentants autorisés des groupes Talibans ».