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Un expert de l'ONU et des homologues s'inquiètent de la prévalence croissante des 'fausses informations'

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d'expression, David Kaye. Photo : ONU / Jean-Marc Ferré
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d'expression, David Kaye. Photo : ONU / Jean-Marc Ferré

Un expert de l'ONU et des homologues s'inquiètent de la prévalence croissante des 'fausses informations'

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d'opinion et d'expression, David Kaye, s'est joint à des homologues d'autres organisations pour dénoncer dans une déclaration commune la prévalence croissante des 'fausses informations' (fake news) dans les médias traditionnels et les médias sociaux, alimentée à la fois par les Etats et les acteurs non-étatiques.

« Les 'fausses informations' sont devenues un sujet de préoccupation mondial et il existe un risque que les efforts pour y remédier puissent conduire à la censure, à la suppression de la pensée critique et à d'autres approches contraires aux droits de l'homme. Dans cette déclaration conjointe, nous identifions les principes généraux qui devraient s'appliquer à tout effort pour traiter ces questions », a dit M. Kaye dans un communiqué de presse.

La « Déclaration conjointe sur la liberté d'expression et les 'fausses informations', la désinformation et la propagande » a été adoptée à Vienne par M. Kaye, ainsi que par le Représentant sur la liberté des médias de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), le Rapporteur spécial sur la liberté d'expression de l'Organisation des États américains (OEA) et le Rapporteur spécial sur la liberté d'expression et l'accès à l'information de la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP).

Dans ce texte, les signataires prennent note de « la prévalence croissante de la désinformation (parfois appelée 'fausse information') et de la propagande dans les médias traditionnels et sociaux, alimentés à la fois par les États et les acteurs non étatiques ».

Ils se disent « alarmés par le fait que les autorités publiques dénigrent, intimident et menacent les médias, notamment en affirmant que les médias sont 'l'opposition' ou 'mentent' et ont un programme politique caché, ce qui augmente le risque de menaces et de violence contre les journalistes, fragilise la confiance du public dans le journalisme en tant que 'garde-fou' et peut tromper le public en brouillant les frontières entre la désinformation et les produits de médias contenant des faits indépendamment vérifiables ».

Selon M. Kaye et ses homologues, « les acteurs étatiques ne devraient pas faire, parrainer, encourager ou propager des déclarations qu'ils savent, ou devraient raisonnablement savoir, être fausses (désinformation) ou qui démontrent un mépris pour l'information vérifiable (propagande) ».

« Les acteurs étatiques devraient veiller, conformément à leurs obligations juridiques nationales et internationales et à leurs obligations publiques, à diffuser des informations fiables et dignes de confiance, notamment sur des questions d'intérêt public telles que l'économie, la santé publique, la sécurité et l'environnement », ont-ils ajouté.

Enfin, selon ces experts, « les États ont l'obligation positive de promouvoir un environnement de communication libre, indépendant et diversifié, notamment la diversité des médias, qui est un moyen essentiel de lutter contre la désinformation et la propagande ».