L'actualité mondiale Un regard humain

Guinée-Bissau : le Conseil de sécurité prolonge d'un an le mandat du Bureau des Nations Unies

Le Conseil de sécurité discutant de la situation en Guinée-Bissau en août 2016 (archives). Photo ONU/Rick Bajornas
Le Conseil de sécurité discutant de la situation en Guinée-Bissau en août 2016 (archives). Photo ONU/Rick Bajornas

Guinée-Bissau : le Conseil de sécurité prolonge d'un an le mandat du Bureau des Nations Unies

Préoccupé par les tensions politiques et institutionnelles persistantes en Guinée-Bissau, le Conseil de sécurité a décidé jeudi de prolonger le mandat du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix dans ce pays (BINUGBIS) pour une période de 12 mois, jusqu'au 28 février 2018.

En adoptant à l'unanimité de ses 15 membres la résolution 2343 (2017), présentée par le Sénégal, le Conseil fait siennes les recommandations de la mission d'examen stratégique dépêchée par le Département des affaires politiques en Guinée-Bissau du 4 au 14 décembre 2016.

Cette mission, rappelle le Conseil dans sa résolution, a conclu à la nécessité pour le BINUGBIS de recentrer ses efforts sur ses capacités politiques « afin d'appuyer les bons offices et la médiation du Représentant spécial, et de simplifier sa structure de gestion en créant un seul poste de Représentant spécial adjoint pour l'état de droit et Chef adjoint de la Mission ».

Les tâches prioritaires du Bureau seront désormais d'accompagner la concertation politique et la réconciliation nationale pour parvenir à un consensus sur les principaux problèmes politiques et d'aider les autorités à accélérer et mener à bien l'examen de la Constitution de la Guinée-Bissau.

Le Bureau est également tenu par le texte adopté ce jeudi de fournir des conseils et un appui aux autorités nationales et parties prenantes concernées dans la mise en œuvre de la réforme du secteur de la sécurité, de renforcer l'état de droit et de mettre en place des systèmes de justice civile et militaire conformes aux normes internationales.

Pour le Conseil, les Accords de Conakry du 14 octobre 2016, « principal cadre pour un règlement pacifique de la crise politique », représentent une « occasion historique » pour les autorités nationales et les dirigeants politiques, tout comme pour la société civile, d'œuvrer ensemble à la stabilisation politique et à la consolidation de la paix.

Tous les acteurs politiques sont exhortés à placer l'intérêt du peuple bissau-guinéen au-dessus de tout et le Conseil invite les dirigeants bissau-guinéens, notamment le Président, le Président du Parlement et les responsables des partis politiques, à donner suite à l'engagement qu'ils ont pris d'instaurer la stabilité politique en Guinée-Bissau en lançant un véritable dialogue et en trouvant un terrain d'entente pour un règlement rapide de la crise politique qui secoue le pays.

La semaine dernière, quatre mois jour pour jour après la signature des Accords de Conakry, le Représentant spécial du Secrétaire général, Modibo Ibrahim Touré, avait fait état d'une impasse durable dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.

« À la dynamique du dialogue, du sens de la conciliation et de concession mutuelle qui ont caractérisé l'esprit et la lettre de l'Accord s'est substituée une logique de dissension et de polarisation des positions », avait-il déclaré au Conseil.