Le chef de l'ONU s'inquiète des décisions qui portent atteinte à l'intégrité du régime de protection des réfugiés
« Les réfugiés fuyant les conflits et les persécutions sont confrontés de plus en plus à des frontières fermées et à un accès de plus en plus restreint à la protection dont ils ont besoin et ont le droit de recevoir, conformément au droit international des réfugiés », a dit M. Guterres dans une déclaration publiée par son porte-parole.
Cette déclaration intervient alors que les Etats-Unis ont suspendu vendredi dernier pendant quatre mois leur programme de réinstallation de réfugiés et ont interdit temporairement l'accès au territoire américain aux ressortissants de sept pays majoritairement musulmans.
« Les pays ont le droit, même l'obligation, de gérer de façon responsable leurs frontières afin d'éviter l'infiltration par des membres d'organisations terroristes », a déclaré le chef de l'ONU.
« Cela ne peut être fondé sur aucune forme de discrimination liée à la religion, à l'origine ethnique ou à la nationalité, parce que :
- c'est contre les principes et les valeurs fondamentales sur lesquels se fondent nos sociétés;
- cela déclenche une anxiété et une colère généralisées qui peuvent faciliter la propagande des organisations terroristes que nous voulons tous combattre;
- les mesures aveugles, qui ne reposent pas sur des renseignements solides, ont tendance à être inefficaces, car elles risquent d'être contournées par des mouvements terroristes globaux qui sont aujourd'hui sophistiqués », a-t-il ajouté.
M. Guterres a souligné qu'il revenait d'une visite en Ethiopie, qui depuis des décennies est le pays d'Afrique qui accueille le plus de réfugiés et « a gardé ses frontières ouvertes à des centaines de milliers de réfugiés des pays voisins, souvent dans des conditions sécuritaires dramatiques ».