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L'ONU a besoin de 4,63 milliards de dollars pour aider les Syriens et leurs communautés d'accueil dans la région

En janvier 2015, marchant dans la neige, une femme avec son enfant dans le camp de réfugiés 29, dans la vallée de la Bekaa, au Liban. Photo UNICEF/UNI179012/Alessio Romenzi
En janvier 2015, marchant dans la neige, une femme avec son enfant dans le camp de réfugiés 29, dans la vallée de la Bekaa, au Liban. Photo UNICEF/UNI179012/Alessio Romenzi

L'ONU a besoin de 4,63 milliards de dollars pour aider les Syriens et leurs communautés d'accueil dans la région

A la Conférence d'Helsinki consacrée au soutien aux Syriens et à la région, les agences de l'ONU et leurs partenaires ont lancé mardi le Plan régional pour les réfugiés et la résilience (3RP) ainsi qu'un appel de fonds complémentaire de 4,63 milliards de dollars pour le financer.

A la Conférence d'Helsinki consacrée au soutien aux Syriens et à la région, les agences de l'ONU et leurs partenaires ont lancé mardi le Plan régional pour les réfugiés et la résilience (3RP) ainsi qu'un appel de fonds complémentaire de 4,63 milliards de dollars pour le financer.

Le 3RP vise à répondre aux besoins croissants de plus de 4,7 millions de réfugiés syriens pour 2017 et 2018. Il doit également venir en aide aux 4,4 millions de personnes en Turquie, au Liban, en Jordanie, en Irak et en Égypte qui constituent les communautés d'accueil de ces réfugiés.

Le financement de la 3RP s'ajoute aux 3,4 milliards de dollars que l'ONU estime nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires de 13,5 millions de personnes en Syrie cette année.

Soutenir les réfugiés syriens et leurs communautés d'accueil

La grande majorité des réfugiés syriens vit en dessous du seuil de pauvreté et lutte pour se procurer l'essentiel tel que de la nourriture, de quoi payer un loyer et des soins de santé. 70% des personnes dans le besoin sont des femmes et des enfants. La moitié des enfants réfugiés n'est pas scolarisée. Avec un hiver de plus en plus dur, les besoins humanitaires sont désormais une question de vie ou de mort.

« Les réfugiés syriens et les communautés d'accueil ont besoin de notre soutien plus que jamais », a déclaré le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.

« La communauté internationale doit envoyer un message clair indiquant qu'elle est avec eux et qu'elle apporte le soutien nécessaire. Le HCR et ses partenaires sont prêts à répondre aux besoins et aux vulnérabilités des réfugiés syriens et des communautés qui les accueillent, mais ils ont besoin des fonds nécessaires et souples pour y parvenir », a-t-il précisé.

Les pays voisins continuent de lutter pour relever les défis de la crise politique, économique et sociale de la Syrie.

« Alors que des millions de personnes ont fui la Syrie, nous avons constaté une générosité et une solidarité extraordinaires de la part des pays et des communautés d'accueil - et ils ne doivent pas être laissés à eux-mêmes », a déclaré l'Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), Helen Clark.

« Les agences des Nations Unies et les ONG partenaires s'engagent à aider les gouvernements et les communautés d'accueil à renforcer leur résilience face à cette crise. Nous avons fait des progrès importants, mais nous avons besoin de plus de soutien », a-t-elle ajouté.

AUDIO : Matthew Saltmarsh, porte-parole du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés à Genève.

La majorité des Syriens ayant besoin d'aide humanitaire reste à l'intérieur du pays

Les civils continuent de porter le fardeau du conflit syrien qui entre dans sa sixième année. Sur les 13,5 millions de personnes ayant besoin d'aide humanitaire en Syrie, 4,6 millions sont dans des zones difficiles d'accès et assiégées. Plus de la moitié de la population a été forcée de quitter leurs foyers et beaucoup d'entre eux ont été déplacés à plusieurs reprises.

« La souffrance du peuple syrien - dont la majorité reste à l'intérieur du pays - continue sans relâche. Il est impératif de renforcer nos efforts collectifs pour répondre aux besoins des 13,5 millions d'hommes, de femmes et d'enfants syriens qui ont un besoin urgent d'assistance et de protection humanitaires », a déclaré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, Stephen O'Brien.

L'ONU et les ONG partenaires ont noté avec préoccupation l'écart entre les besoins croissants et le financement disponible. Malgré les contributions généreuses des pays donateurs, y compris les engagements de financement pluriannuels pour 2017 et le décaissement de plus de 90% des promesses de contributions pour 2016, le financement reste insuffisant pour répondre à l'une des pires crises humanitaires que connait le monde aujourd'hui.

Réunion d'Astana : création d'un mécanisme trilatéral de suivi du cessez-le-feu

Par ailleurs, au deuxième jour des pourparlers inter-syriens à Astana, au Kazahkstan, l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a salué la décision de la Russie, de la Turquie et de l'Iran de créer un mécanisme trilatéral pour observer et garantir le plein respect du cessez-le-feu.

« Il s'agit d'une étape concrète vers la poursuite de la mise en œuvre de la résolution 2254 du Conseil de sécurité », a déclaré M. de Mistura lors d'un point de presse. « L'ONU reste disposée à assister les parties au mécanisme trilatéral pour le développer, et s'assurer qu'il aide à renforcer la qualité du cessez-le-feu », a-t-il ajouté, soulignant que la consolidation du cessez-le-feu devrait produire un accès humanitaire sans entrave plus efficace.

M. de Mistura s'est également dit convaincu que l'accent mis par la réunion d'Astana sur le cessez-le-feu contribuera à créer un environnement propice aux contacts entre les parties syriennes. « Ceci est important pour relancer la convocation du processus de négociation politique formelle sous les auspices de l'ONU à Genève le mois prochain », a-t-il rappelé.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser un autre cessez-le-feu se dissoudre en raison d'un manque de processus politique », a prévenu l'Envoyé spécial. « Le moment est venu pour la communauté internationale dans toutes ses dimensions de se rassembler et de soutenir un processus de négociation politique intégré », a-t-il conclu.