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Moyen-Orient : l'ONU rappelle aux dirigeants israéliens et palestiniens leur responsabilité de fournir un horizon politique

Un point d'accès à un village du gouvernorat d'Hébron bloqué par les forces israéliennes en juin 2016 (archives).
OCHA
Un point d'accès à un village du gouvernorat d'Hébron bloqué par les forces israéliennes en juin 2016 (archives).

Moyen-Orient : l'ONU rappelle aux dirigeants israéliens et palestiniens leur responsabilité de fournir un horizon politique

Intervenant devant le Conseil de sécurité par visioconférence depuis Jérusalem, le Coordonnateur spécial de l'ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a prévenu mardi que le relatif calme observé dans le conflit israélo-palestinien par rapport à l'évolution de la région ne doit pas faire oublier le spectre de la violence qui est toujours proche.

Dans sa première intervention devant le Conseil après l'attentat du 8 janvier qui a tué quatre Israéliens et blessé 17 autres personnes à Jérusalem, M. Mladenov a rappelé que de telles attaques terroristes doivent être condamnées sans équivoque par tous. « Il est regrettable que certaines factions et dirigeants palestiniens aient choisi de le louer, de le glorifier ou simplement de se taire », a-t-il déploré.

Alors qu'Israël a procédé à 24 démolitions ayant entraîné le déplacement de 167 personnes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, et que les forces de défense israéliennes ont abattu lundi un Palestinien de 17 ans lors d'affrontements près de Bethléem, le Coordonnateur spécial a également rappelé que les incidents où l'utilisation de la force a entraîné la mort ou des blessures doivent faire l'objet d'une enquête appropriée.

Responsabilité première des parties

« Les dirigeants de toutes les parties ont la responsabilité de réduire les tensions et de fournir un horizon politique à leur peuple », a déclaré M. Mladenov. « Plus important encore, nous avons tous la responsabilité d'empêcher que ce conflit ne soit entraîné dans l'extrémisme violent et les troubles religieux qui balaient le Moyen-Orient ».

Se référant à la résolution 2334 adoptée par le Conseil de sécurité le mois dernier, le Coordonnateur a souligné que la communauté internationale a clairement dit que les deux parties doivent faire leur part de travail en créant les conditions nécessaires pour lancer le statut final des négociations directes.

« Elle a demandé à Israël de démontrer son engagement à la solution des deux États en cessant les activités de colonisation et en mettant en œuvre des changements de politiques conformes aux accords antérieurs », a dit M. Mladenov. « Elle a appelé les dirigeants palestiniens à démontrer leur engagement à l'égard d'un avenir pacifique des deux États en condamnant clairement tous les actes de terrorisme et en prenant des mesures importantes pour enrayer l'incitation », at-il ajouté, rappelant que de telles mesures des deux côtés auront un impact puissant et positif sur les perspectives de paix.

Evoquant la conférence organisée dimanche par la France qui a réuni plus de 70 pays et organisations internationales à Paris, le responsable onusien a rappelé que la réunion avait pour objectif non pas d'imposer des conditions aux Israéliens et aux Palestiniens, mais de réaffirmer le soutien de la communauté internationale à la solution des deux Etats et leur volonté de soutenir les deux parties dans le retour à des négociations significatives.

Pour M. Mladenov, les possibilités de faire progresser la paix sont rares et doivent être saisies. « Faire les compromis nécessaires ne sera jamais facile », a-t-il reconnu. « Mais les résolutions et les communiqués à eux seuls ne permettront pas une paix juste et durable. Ce qu'il faut, ce sont des actes, d'abord et avant tout par les parties elles-mêmes », a-t-il conclu.