Ethiopie : la FAO réclame une intervention immédiate pour aider les agriculteurs à affronter la sécheresse
Suite à la pire campagne agricole qu'ait connue l'Ethiopie depuis des décennies, une nouvelle sécheresse touchant de larges pans du sud du pays risquerait de compromettre le rétablissement de la sécurité alimentaire nationale, à moins de faire des efforts pour protéger les ménages vulnérables, a averti la FAO dans un communiqué de presse.
Après avoir aidé, en 2016, 1,3 million d'agriculteurs et d'éleveurs affectés par la sécheresse (elle-même résultat du phénomène El Niño), l'agence onusienne cherche à protéger en 2017 les gains réalisés l'année dernière. Les répercussions d'une nouvelle sécheresse devraient vraisemblablement surtout se faire sentir début 2017 au niveau du bétail, avec des migrations précoces inhabituelles, un taux de mortalité supérieure à la moyenne et une maigreur extrême.
Le programme de la FAO vise en particulier à soutenir la production agricole, à mettre en uvre des interventions d'urgence et des activités de résilience dans le secteur de l'élevage, à soutenir les moyens d'existence dans les zones accueillant des réfugiés et à consolider la coordination, la collecte d'informations et les analyses. Il cible les éleveurs situés dans les régions du Sud où des pluies irrégulières et retardées ont contribué à limiter la disponibilité en pâturages et en eau.
80% des Ethiopiens dépendent de l'agriculture et du bétail pour vivre
Quelque 80% d'Ethiopiens dépendent de l'agriculture et du bétail pour leurs moyens d'existence, tandis que les terres arables du pays dépendent largement des pluies saisonnières.
Protéger les dernières récoltes implique de répondre aux besoins indispensables au maintien des moyens d'existence des ménages fragilisés, qui ont perdu ou vendu leur bétail et autres actifs, et d'éviter ainsi d'ajouter des dettes supplémentaires aux familles tentant tant bien que mal de faire face aux répercussions négatives du phénomène climatique El Niño.
La FAO appelle à une intervention immédiate afin de soutenir la sécurité alimentaire et la nutrition des ménages dépendants des animaux. En plus de fournir des compléments alimentaires au bétail, en particulier le long des routes migratoires, des interventions ciblées de déstockage seront mises en uvre afin de distribuer de la viande riche en protéines aux communautés pastorales vulnérables et de renforcer les prix du bétail sur les marchés locaux.
Les animaux mal nourris ont une capacité de reproduction limitée, ce qui a pour effet d'allonger le délai nécessaire requis pour reformer un cheptel. Pour les ménages éthiopiens, se réapprovisionner après avoir perdu la moitié de son troupeau prendra quatre ans et ce, s'ils ne rencontrent pas de conditions défavorables.