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L'ONU alerte sur la fragilisation des droits de l'enfant dans un contexte de turbulences

Kate Gilmore, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
Kate Gilmore, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

L'ONU alerte sur la fragilisation des droits de l'enfant dans un contexte de turbulences

A l'ouverture des travaux de la 74e session du Comité des droits de l'enfant lundi à Genève, la Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Kate Gilmore, a attiré l'attention sur l'impact dévastateur de l'aggravation des migrations internationales et de la crise des réfugiés sur les droits de millions d'enfants à travers le monde.

A l'ouverture des travaux de la 74e session du Comité des droits de l'enfant lundi à Genève, la Haute-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l'homme, Kate Gilmore, a attiré l'attention sur l'impact dévastateur de l'aggravation des migrations internationales et de la crise des réfugiés sur les droits de millions d'enfants à travers le monde.

« Un migrant sur huit est un enfant », a rappelé Mme Gilmore, avant d'ajouter que 26 millions d'enfants sont déplacés à cause des conflits.

L'intégration d'une approche des droits de l'enfant dans la planification et la mise en œuvre des politiques de santé pour les enfants et des lois intéressant la justice juvénile est par ailleurs jugée insuffisante par la Haut-Commissaire adjointe. « Tout ceci empêche les enfants et les adolescents d'accéder à une vie meilleure », a souligné Mme Gilmore.

La numéro deux du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a souligné que le monde comptait la plus importante génération d'adolescents jamais connue. « Cette génération d'aujourd'hui est celle du développement durable », a-t-elle rappelé. « Elle constitue le plan de succession de ce monde alors que beaucoup d'enfants se retrouvent privés de leurs droits et font face à de nombreuses discriminations ».

220 millions d'enfants vivent dans des zones de conflits

Le Comité s'est joint à d'autres experts pour demander aux gouvernements d'assurer la mise en œuvre de la Convention la plus ratifiée dans le monde, s'agissant plus particulièrement des enfants les plus vulnérables: les filles, les enfants ayant un handicap, les enfants vivant dans la pauvreté, les enfants des minorités et les enfants victimes de violence.

Le Président du Comité des droits de l'enfant, Benyam Dawit Mezmur, a également rappelé qu'environ 220 millions d'enfants vivent dans des zones de conflits, notamment en Afghanistan, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et en Iraq. Dans ces zones de conflits, un enfant sur deux souffre de problèmes de croissance. Le terrorisme et les politiques de lutte contre le terrorisme ont des impacts négatifs sur les droits de l'enfant, a en outre rappelé le Président. Il a ajouté que la crise des migrations et des réfugiés a déraciné, à travers le monde, près de 50 millions d'enfants qui sont aujourd'hui vulnérables à la violence et à l'exploitation.

M. Mezmur a d'autre part souligné que le grand nombre d'incidents intervenus depuis la dernière session concernant les droits de l'enfant rappelle que la Convention joue un rôle plus important aujourd'hui encore que par le passé.

Lors de cette 74e session qui durera jusqu'au 3 février 2017, le Comité examinera successivement les rapports présentés par les États suivants au titre de la Convention: la Barbade, l'Estonie, la République démocratique du Congo, la République centrafricaine, la Serbie, la Géorgie et le Malawi. Il examinera également les rapports soumis par la République démocratique du Congo et le Malawi au titre du Protocole facultatif sur la vente d'enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants, ainsi que les rapports de l'Estonie et du Malawi au titre du Protocole facultatif concernant l'implication des enfants dans les conflits armés.