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Alep: un responsable de l'ONU appelle à « donner une chance à la paix »

Des enfants jouent avec un chariot dans un refuge à Jibreen, dans la ville d'Alep, en Syrie.
UNICEF/Rzehak
Des enfants jouent avec un chariot dans un refuge à Jibreen, dans la ville d'Alep, en Syrie.

Alep: un responsable de l'ONU appelle à « donner une chance à la paix »

Malgré les dégâts extrêmes qu'a subi Alep, le coordonnateur résident par intérim de l'ONU pour la Syrie, Sajjad Malik, a déclaré mercredi voir des signes d'optimisme et d'espoir pour la ville.

Malgré les dégâts extrêmes qu'a subi Alep, le coordonnateur résident par intérim de l'ONU pour la Syrie, Sajjad Malik, a déclaré mercredi voir des signes d'optimisme et d'espoir pour la ville.

« Rien ne nous a préparé à ce que nous avons vu à l'intérieur », a déclaré M. Malik lors d'une conférence de presse téléphonique, décrivant des enfants sortant des bâtiments endommagés et jouant sur les décombres. « Il y a un certain sentiment d'optimisme et d'espoir, parce que les canons se sont tus », a-t-il ajouté.

Bien que les agences de l'ONU ne soient toujours pas en mesure de fournir le nombre exact de personnes résidant actuellement à Alep, le coordonnateur résident a estimé qu'environ 1,5 million d'individus sont dans la ville, dont environ 400.000 personnes déplacées. Environ quatre millions de personnes vivaient dans la ville avant la crise.

« Les besoins immédiats sont énormes », a souligné M. Malik, précisant que 106 agents des Nations Unies entrent et sortent chaque jour de la partie est de la ville et attendent des renforts en provenance de la capitale, Damas, dès que possible.

Le responsable de l'ONU a également indiqué qu'à ce jour, environ 1,1 million de personnes ont accès à de l'eau potable, sept cliniques mobiles fournissent un soutien médical, 10.000 enfants ont été vaccinés contre la poliomyélite, plus de 1.000 enfants blessés ont pu être envoyés dans des hôpitaux et 20.000 personnes reçoivent des repas chauds chaque jour.

Pour M. Malik, les décombres doivent être supprimés soulignant que les discussions en cours portent désormais sur la manière dont les résidents peuvent commencer à reconstruire leur vie. Jusqu'à présent, environ 2.200 familles sont revenues habiter à Alep.

Cependant, beaucoup d'enfants à Alep ont passé quatre à cinq ans sans éducation et ont grandement besoin de soutien psychosocial – des services essentiels que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a commencé à offrir dans au moins une zone de la ville.

« Donnez une chance à la paix, pour une fois. Ne les laissez pas voir leurs espoirs brisés de nouveau », a souligné M. Malik. « S'il y a des problèmes non résolus, qu'ils soient traités différemment afin que la paix puisse continuer ici », a-t-il ajouté.

Pour le coordinateur résident, ces quatre ou cinq derniers jours sans violence ont déjà fait une énorme différence, comme en témoigne l'optimisme des travailleurs humanitaires qui sont dans la ville depuis des mois ainsi que les enfants qui ont recommencé à jouer dans les rues.

En réponse à des questions sur la situation sécuritaire dans la ville, M. Malik a confirmé la présence de soldats syriens et qu'en dépit des points de contrôle permanents, les agences de l'ONU ont accès à tous quartiers d'Alep, à l'exception d'un seul qui n'est pas encore ouvert aux civils. Au départ, les travailleurs humanitaires étaient accompagnés de membres du personnel du bureau du gouverneur, mais ils sont désormais libres d'accomplir leur travail librement.

M. Malik a signalé que les agences onusiennes sont toujours préoccupées par la fragilité des infrastructures et par le fait des familles n'ont pas encore été réunies. Cependant, elles n'ont ni vu ni reçu d'information faisant état de mesures de répression à l'égard des populations qui sont revenues.

Le coordonnateur résident a souligné que les agences auront besoin de beaucoup plus de renforts et de ressources pour permettre une reconstruction à long terme, mais aussi répondre aux besoins à court et à moyen terme. « Il faut donner une chance à la paix », a-t-il dit.