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Syrie: le HCDH préoccupé par la poursuite des hostilités de toute part dans toute la ville d'Alep

Vue aérienne de la ville d'Alep, en Syrie; Septembre 2016.
OMS/A. Kalmykov
Vue aérienne de la ville d'Alep, en Syrie; Septembre 2016.

Syrie: le HCDH préoccupé par la poursuite des hostilités de toute part dans toute la ville d'Alep

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'est dit préoccupé par la poursuite des hostilités à Alep, par toutes les parties, qui entraînent un grand nombre de victimes civiles et créent une « atmosphère de terreur » pour ceux qui continuent à vivre dans la ville.

Lors d'un point de presse à Genève mardi, la porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, a indiqué qu'au cours du week-end, des informations ont fait état de bombardements intensifs par des groupes d'opposition armés sur des zones habitées par des civils dans la partie ouest d'Alep contrôlée par le gouvernement. Ces zones frappées par des tirs de mortiers, de roquettes et d'autres engins explosifs improvisés comprennent les quartiers de Salah al-Din, al-Shahbaa, al-Zahraa et al-Hamadaniya.

« Plus de 30 civils, dont au moins 10 enfants, auraient été tués et des dizaines d'autres blessés à la suite des attaques du 29 et 30 octobre sur la partie ouest d'Alep », a déclaré la porte-parole. « Nous avons également reçu des informations non confirmées indiquant que des familles fuient les hostilités en direction des zones de la ville contrôlées par l'opposition », a-t-elle ajouté.

Pour le HCDH, ce nombre élevé de victimes civiles suggère que les groupes d'opposition armés ne respectent pas l'interdiction fondamentale faite par le droit international humanitaire, de lancer des attaques sans discrimination, ainsi que les principes de précaution et de proportionnalité. « L'utilisation supposée de missiles terrestres ainsi que l'utilisation de véhicules blindés chargés d'explosifs employés dans une zone comportant plus d'un million de civils sont totalement inacceptables et peuvent constituer des crimes de guerre » a dit Mme Shamdasani.

Selon la porte-parole, des informations font également état de la poursuite de bombardements par les forces gouvernementales et leurs alliés de la partie est d'Alep tenue par l'opposition. « Parmi les quartiers particulièrement touchés figurent ceux d'Al-Ferdous, de Sayf al-Dawla, d'al-Qaterji et d'al-Mashhad », a-t-elle indiqué. « Au moins 12 civils, dont deux enfants, auraient été tués à la suite des attaques de samedi et de dimanche. Des dizaines de civils ont également été blessés », a-t-elle précisé.

Bien que des représentants du Ministère de la défense russe auraient déclaré que les forces aériennes syriennes et russes observent un moratoire sur les vols à moins de 10 kilomètres autour d'Alep depuis le lancement du cessez-le-feu unilatéral le 18 octobre, le HCDH a reçu des informations faisant état de frappes aériennes les 22 et 23 octobre sur la partie est d'Alep contrôlée par l'opposition.

« Bien qu'il n'y ait pas eu de frappes aériennes depuis, nous restons préoccupés sur le sort des 250.000 civils qui courent un risque dans cette zone si ces frappes reprennent », a prévenu Mme Shamdasani qui a tenu à rappeler que « les frappes contre des hôpitaux, des écoles, des marchés, des installations sanitaires et des boulangeries sont désormais monnaie courante et peuvent constituer des crimes de guerre ».