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Syrie : l'ONU prête à redéployer son personnel pour suivre la reprise des évacuations à Alep

Bakri, une personne invalide et 5 enfants qui ont trouvé refuge à Jibreen, à Alep, en Syrie, rapportent qu'ils ont eu peu de nourriture et étaient constamment sous les tirs et les bombardements. Il est également tombé plusieurs fois de son fauteuil. Photo
Bakri, une personne invalide et 5 enfants qui ont trouvé refuge à Jibreen, à Alep, en Syrie, rapportent qu'ils ont eu peu de nourriture et étaient constamment sous les tirs et les bombardements. Il est également tombé plusieurs fois de son fauteuil. Photo OIM Syrie

Syrie : l'ONU prête à redéployer son personnel pour suivre la reprise des évacuations à Alep

Alors que le Croissant-Rouge arabe syrien et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont repris mardi matin les évacuations des quartiers assiégés à l'est d'Alep, les Nations Unies ont indiqué avoir reçu l'autorisation d'y envoyer 20 fonctionnaires internationaux et nationaux pour suivre les opérations.

« Cela va presque tripler le personnel international actuellement déployé à Alep », a déclaré le porte-parole du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève au cours duquel il a informé les journalistes de la décision du gouvernement syrien de « débloquer » les 20 employés déjà présents dans la capitale, Damas, pour être redéployés « aussitôt que possible à Alep ».

Le porte-parole d'OCHA a fait remarquer qu'environ 100 employés des Nations Unies sont déjà dans l'ouest d'Alep et prêts à se déployer dans les districts de l'est de la ville.

M. Laerke a loué les efforts du Croissant-Rouge arabe syrien et du CICR, qui ont supervisé les évacuations en Syrie. Mardi matin, les organisations avaient escorté 10 autobus depuis le point de contrôle de Ramouseh jusqu'à Khan al-Assal, dans l'ouest d'Alep. Près de 19.000 personnes ont été évacuées de l'est d'Alep depuis que les évacuations ont commencé le 15 décembre et plus d'autobus étaient censés transporter des civils hors de la ville ce mardi.

Selon le porte-parole d'OCHA, l'opération se poursuivra jusqu'à ce que tous ceux qui ont besoin et souhaitent partir puissent le faire en toute sécurité et avec dignité.

L'OMS, l'OIM et le HCR également mobilisés dans les opérations d'évacuations

Hier, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté à l'unanimité une résolution visant à permettre à l'ONU et à ses partenaires de mener des activités de surveillance des évacuations de l'est d'Alep, de rendre compte de ces opérations et de déployer du personnel supplémentaire.

Le Conseil « demande à toutes les parties de fournir à ces observateurs un accès sûr, immédiat et sans entraves ». La résolution ouvre la porte aux évacuations et à l'aide humanitaire. Il demande également au Secrétaire général de l'ONU de faire rapport au Conseil de sécurité dans un délai de cinq jours sur la mise en œuvre du texte.

Un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a rapporté que jusqu'à présent, 301 patients ont été évacués médicalement (43 pour la journée de lundi) vers des hôpitaux à Idlib, dans l'ouest rural d'Alep et en Turquie.

Les partenaires de l'ONU et les organisations non gouvernementales de la province de Gaziantep et d'Idlib reçoivent des personnes à leur arrivée et fournissent une aide humanitaire d'urgence, y compris des soins médicaux pour les malades et les blessés. Une équipe de 233 membres du personnel de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) fournit également de l'aide à des articles non alimentaires tels que des kits de santé, d'urgence et de logement à Alep.

Le porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), Adrian Edwards, a indiqué que les Nations Unies ne disposaient d'aucune information sur des personnes qui auraient traversé la frontière vers la Turquie et que les camps de réfugiés étaient dirigés par les autorités turques. Toutefois, le HCR dispose de stocks sur place et est prêt à accueillir 100.000 personnes supplémentaires si la situation devait changer.