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Ban Ki-moon : "Nous avons collectivement laissé tomber le peuple syrien"

Une femme et ses enfants attendent un moyen de transport à Alep, en Syrie.
OCHA/L. Tom
Une femme et ses enfants attendent un moyen de transport à Alep, en Syrie.

Ban Ki-moon : "Nous avons collectivement laissé tomber le peuple syrien"

A l'occasion de sa dernière conférence de presse au siège des Nations Unies à New York, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a qualifié vendredi le carnage en Syrie de « trou béant dans la conscience mondiale ».

« Alep est désormais synonyme d'enfer », a déclaré M. Ban devant les journalistes. « Comme je l'ai dit au Conseil de sécurité il y a trois jours, nous avons collectivement laissé tomber le peuple syrien. La paix ne prévaudra que si elle est accompagnée de compassion, de justice et si les responsables des crimes abominables que nous avons observés rendent des comptes ».

Mardi, le Secrétaire général avait reproché au Conseil de sécurité de ne pas avoir « exercé sa responsabilité en ce qui concerne le maintien de la paix et de la sécurité internationales », s'agissant de la situation en Syrie.

S'exprimant jeudi dans le cadre d'une conférence de presse, le Conseiller spécial de l'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Jan Egeland, s'est dit convaincu que l'histoire d'Alep à travers cette guerre restera comme « un chapitre noir dans l'histoire des relations internationales ».

La suspension des évacuations obligent les humanitaires à quitter Alep-Est

Les Nations Unies ont été invitées cette semaine à superviser et assister l'évacuation des familles retranchées dans la partie est d'Alep, alors que les forces gouvernementales ont désormais le quasi-contrôle de la ville.

Vendredi, lors d'un point de presse à Genève, le porte-parole l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tarik Jasarevic, a indiqué que 194 blessés et malades ont été évacués d'Alep-Est depuis jeudi. « Ils ont été pris en charge dans des hôpitaux dans la partie ouest du gouvernorat d'Alep et dans le gouvernorat d'Idlib. Certains des blessés ou malades ont été transférés dans des hôpitaux en Turquie », a-t-il précisé.

La Représentante de l'OMS en Syrie, Elizabeth Hoff, a indiqué pour sa part, depuis Alep, que des équipes de l'ONU, du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et du Croissant-Rouge syrien ont reçu l'ordre de quitter la partie orientale d'Alep.

Un départ synonyme de suspension du processus, en raison « d'obstructions », dont chaque camp se renvoie la responsabilité. « Je suppose que le message est venu des Russes qui surveillent la zone », a avancé Mme Hoff qui a précisé que l'équipe de l'OMS dans cette zone est composée de neuf personnes.

La Représentante de l'OMS a fait part de son inquiétude concernant les civils toujours présents dans l'enclave tenue par les rebelles à Alep. Il y a encore un grand nombre de femmes et d'enfants de moins de cinq ans qui doivent sortir, a fait remarquer Mme Hoff. « Ces personnes doivent désormais retourner chez elles à cause de l'arrêt de l'opération (d'évacuation), ce qui nous inquiète beaucoup car nous savons qu'elles sont désespérées », a-t-elle souligné.