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Syrie : le chef de l'ONU appelle à mettre fin au carnage à Alep

Un enfant au milieu de ruines dans une rue à Alep, en Syrie (archives). Photo OCHA/Romenzi
Un enfant au milieu de ruines dans une rue à Alep, en Syrie (archives). Photo OCHA/Romenzi

Syrie : le chef de l'ONU appelle à mettre fin au carnage à Alep

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi la communauté internationale à tout faire « pour arrêter le carnage » à Alep, en Syrie, où l'opposition armée a perdu beaucoup de terrain face aux forces gouvernementales.

Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé mardi la communauté internationale à tout faire « pour arrêter le carnage » à Alep, en Syrie, où l'opposition armée a perdu beaucoup de terrain face aux forces gouvernementales.

« Au cours des dernières 48 heures, nous avons assisté à un effondrement presque complet des lignes de front tenues par l'opposition armée, leur laissant seulement 5% de leur territoire d'origine dans la ville » d'Alep, a souligné M. Ban lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie.

« Nous comprenons que des négociations sont en cours entre les parties, pour un accord d'évacuation, facilité par la Russie et la Turquie. Nous appuyons ces efforts et nous sommes prêts à aider à la mise en oeuvre et à la supervision de cet accord qui serait imminent », a-t-il ajouté.

Selon le Secrétaire général, « la tâche immédiate est de faire tout notre possible pour arrêter le carnage ».

« Au cours des derniers jours et des dernières heures, nous avons apparemment été les témoins des efforts du gouvernement syrien et de ses alliés pour mettre fin au conflit interne du pays par une victoire militaire totale et sans compromis », a-t-il noté.

« Alors que la bataille d'Alep se termine, j'invite les autorités syriennes et leurs alliés, la Russie et l'Iran, à honorer leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à faire les choses suivantes : permettre aux civils restants de partir immédiatement et faciliter l'accès de tous les acteurs humanitaires et la fourniture d'une assistance d'une importance cruciale », a-t-il ajouté. « Les lois de la guerre et les droits humains universels doivent être respectés ».

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a également plaidé mardi auprès de la communauté internationale afin qu'elle prenne en compte les cris des femmes, des hommes et des enfants terrorisés à Alep et qu'elle prenne des mesures en faveur des dizaines de milliers de personnes qui ont fui, se sont rendues ou ont été capturées afin qu'elles soient traitées conformément au droit international.

Donner accès à des observateurs indépendants

Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a reçu des informations crédibles selon lesquelles des dizaines de civils ont été tués - soit par des bombardements intenses, soit par des exécutions sommaires de la part des forces pro-gouvernementales. Des dizaines de corps joncheraient les rues de plusieurs quartiers de l'est d'Alep, les habitants n'ayant pu les récupérer en raison des bombardements intenses et de la peur d'être abattus.

« L'écrasement d'Alep, l'incommensurable et effroyable tribut payé par sa population, l'effusion de sang, le massacre sans merci d'hommes, de femmes et d'enfants, la destruction - et nous sommes loin de la fin de ce cruel conflit. Ce qui peut arriver ensuite, si la communauté internationale continue de déplorer collectivement, peut être beaucoup plus dangereux », a prévenu le Haut-Commissaire dans un communiqué de presse. « Ce qui se passe avec Alep pourrait se répéter à Douma, à Raqqa, à Idleb. Nous ne pouvons pas laisser cela continuer ».

Le chef des droits de l'homme de l'ONU a souligné que le gouvernement syrien a l'obligation de respecter et de protéger le droit à la vie de tous les civils ainsi que des combattants qui se sont rendus ou ont déposé leurs armes, sont malades, blessés ou hors de combat.

Le droit international humanitaire oblige le gouvernement syrien à fournir une assistance médicale à tous les malades et blessés, aux civils et aux combattants, sans aucune discrimination. Cependant, des informations suggèrent que parmi les combattants qui ont fui, certains auraient été capturés et tués sur place alors que d'autres ont été arrêtés. De nombreuses personnes rapportent avoir perdu le contact avec leurs proches.

En l'absence d'observateurs indépendants et compte tenu du terrible bilan en matière de détention arbitraire et de torture en Syrie, avant même le début du conflit, M. Zeid a souligné la nécessité de prendre des mesures urgentes pour assurer la protection des personnes qui ont fui Alep.

« Le monde regarde Alep - et nous documentons les violations commises contre son peuple, avec la ferme conviction qu'un jour, les responsables rendront des comptes. Nous devons veiller à ce que cela se produise », a dit M. Zeid. « Les souffrances infernales auxquelles sont soumis les Syriens doivent cesser ».