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Iraq : pour le Représentant spécial de l'ONU, la bataille de Mossoul marque le début de la chute de Daech

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, Ján Kubiš, briefe le Conseil de sécurité de l’ONU.
ONU/JC McIlwaine
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Iraq, Ján Kubiš, briefe le Conseil de sécurité de l’ONU.

Iraq : pour le Représentant spécial de l'ONU, la bataille de Mossoul marque le début de la chute de Daech

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq, Ján Kubiš, a déclaré mercredi que « l'offensive lancée pour reprendre Mossoul marque le début de la fin du prétendu califat de Daech en Iraq », rendant hommage aux forces de sécurité iraquiennes, aux Peshmergas, aux forces de mobilisation populaires, aux tribus alliées et aux volontaires locaux qui se sont engagés dans ce qu'il a qualifié de « bataille historique ».

Devant le Conseil de sécurité de l'ONU, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l'Iraq, Ján Kubiš, a déclaré mercredi que « l'offensive lancée pour reprendre Mossoul marque le début de la fin du prétendu califat de Daech en Iraq », rendant hommage aux forces de sécurité iraquiennes, aux Peshmergas, aux forces de mobilisation populaires, aux tribus alliées et aux volontaires locaux qui se sont engagés dans ce qu'il a qualifié de « bataille historique ».

Venu présenter le dernier rapport sur les activités de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Iraq (MANUI) devant les 15, le Représentant spécial s'est félicité de la priorité accordée, dans le cadre de cette opération militaire, à la protection des civils, ainsi qu'à la coordination « sans précédent » des autorités iraquiennes avec le Gouvernement de la région du Kurdistan. Toutefois, a-t-il estimé, la réconciliation, tant au niveau communautaire qu'au niveau national, sera le moyen le plus sûr de pérenniser les victoires remportées contre Daech.

Le chef de la MANUI a prévenu que la reconstruction des infrastructures, le rétablissement des services de base et de l'état de droit, la création d'emplois et la réouverture des écoles sont des éléments « plus que jamais importants » pour restaurer la confiance de la population dans son gouvernement. « Le retour des personnes déplacées est déterminante pour repriser le tissu social iraquien », a-t-il insisté.

Selon des sources crédibles, a poursuivi M. Kubiš, Daech aurait contraint des dizaines de milliers de femmes, d'enfants et d'hommes à quitter leurs foyers aux abords de Mossoul pour être réinstallés dans la ville même, où ils sont utilisés comme boucliers humains. « Les combattants de Daech tuent les civils qui refusent de suivre leurs instructions ou sont soupçonnés d'être d'anciens membres des forces de sécurité iraquiennes, dont 232 civils qui ont été abattus le 26 octobre dernier », a déploré le Représentant spécial.

Jusqu'à présent, peu d'informations font état, en revanche, de violations de la part des forces progouvernementales, dont la plupart sont des actes de représailles visant des combattants de Daech ou des individus suspectés de l'être, a noté M. Kubiš. La MANUI, a-t-il dit, a demandé aux autorités d'enquêter sur ces incidents.

Régler le contentieux entre Bagdad et Ankara

Le Représentant spécial est également revenu sur la question de la présence, depuis décembre dernier, de troupes turques dans le camp de Bashiqa, considérée par l'Iraq comme une violation de sa souveraineté nationale et de son intégrité territoriale. En dépit d'annonces de la part des deux pays pour résoudre cette situation par voie diplomatique, aucun progrès n'a été accompli jusqu'à présent, les autorités à Bagdad et à Ankara continuant de s'accuser mutuellement.

M. Kubis a ainsi appelé les gouvernements iraquien et turc à l'apaisement et à accélérer les efforts bilatéraux en vue de trouver une solution mutuellement acceptable à ce problème, « dans le respect des principes de souveraineté nationale, d'intégrité territoriale et de non-ingérence dans les affaires intérieures d'un État », et « en coopération avec les autorités iraquiennes, tout en tenant compte des préoccupations des deux pays en matière de sécurité ».

1,5 million d'Iraquiens potentiellement touchés par les affrontements militaires

Abordant la situation humanitaire en Iraq, M. Kubiš a expliqué qu'environ 35.000 personnes avaient été déplacées par les opérations militaires conduites à Mossoul, tandis que la population sur place manque cruellement de vivres, d'eau potable, de médicaments et d'électricité. Dans ce contexte, les autorités iraquiennes ont évacué plus de 20.000 personnes jusqu'à présent, 30% de plus ayant trouvé refuge au sein de communautés d'accueil et d'établissements publics.

À l'approche de l'hiver, alors qu'entre 1,2 et 1,5 million d'Iraquiens pourraient être touchés par les affrontements militaires, l'appel éclair lancé par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), d'un montant de 280 millions de dollars a été financé à hauteur de 80%. En revanche, le Plan de réponse humanitaire préparé par le gouvernement iraquien, d'un montant de 860 millions de dollars, n'a été financé qu'à 60% seulement, a regretté le Représentant spécial.