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Haïti : « nous devons afficher notre solidarité envers la population », déclare le Vice-Secrétaire général

Le Vice-Secrétaire général Jan Eliasson lors d'un entretien avec le Centre d'actualités de l'ONU. Photo ONU/Eskinder Debebe
Le Vice-Secrétaire général Jan Eliasson lors d'un entretien avec le Centre d'actualités de l'ONU. Photo ONU/Eskinder Debebe

Haïti : « nous devons afficher notre solidarité envers la population », déclare le Vice-Secrétaire général

Le Vice-Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a appelé mardi la communauté internationale à afficher sa solidarité envers la population haïtienne face aux ravages causés par l'ouragan Matthew et l'épidémie de choléra et notamment à soutenir financièrement la nouvelle approche préparée par l'Organisation pour éliminer cette maladie.

« Je pense que le peuple haïtien a souffert plus que d'autres, avec le terrible tremblement de terre qui a causé la mort d'un quart de million de personnes, le choléra qui a tué près de 10.000 personnes, et maintenant cet ouragan. Nous devons donc faire preuve de solidarité avec le peuple haïtien », a expliqué M. Eliasson lors d'un entretien avec le Centre d'actualités de l'ONU.

Le 14 octobre, M. Eliasson a présenté aux Etats membres des Nations Unies une nouvelle approche concernant la lutte contre le choléra en Haïti, comprenant deux pistes de travail. La première consiste à intensifier les efforts pour traiter et éliminer le choléra, ainsi que pour améliorer l'accès à long terme à l'eau potable et à l'assainissement. La deuxième vise à élaborer une proposition d'assistance matérielle aux Haïtiens les plus touchés par le choléra après le début de l'épidémie en 2010. Le financement total jugé nécessaire pour ces deux pistes de travail est évalué à plus de 400 millions de dollars au cours des deux prochaines années.

« Nous nous efforçons d'avoir une proposition prête qui puisse être présentée par le Secrétaire général devant l'Assemblée générale le mois prochain », a précisé M. Eliasson lors de l'entretien.

Le Vice-Secrétaire général Jan Eliasson a appelé la communauté internationale à afficher sa solidarité envers la population haïtienne face aux ravages causés par l'ouragan Matthew et l'épidémie de choléra. Credit: UN News Centre

« Notre approche est simplement de faire ce qui est juste pour le peuple haïtien, et pour la réputation de l'ONU. Nous développons donc cette proposition qui prouvera que nous sommes aux côtés des Haïtiens afin d'éliminer le choléra en Haïti. C'est un projet sur plusieurs années, mais nous sommes déterminés », a-t-il ajouté.

Le Vice-Secrétaire général a souhaité que les États membres apportent leur soutien financier aux deux pistes de travail. S'agissant de l'appel de fonds humanitaire lancé le 10 octobre pour apporter une assistance immédiate aux victimes de l'ouragan Matthew, il a jugé « décevant de constater que nous n'avons que 27% des 120 millions de dollars demandés il y a deux semaines ».

« Nous comptons sur la réaction positive des États membres, le fait qu'ils ressentent aussi la nécessité de faire preuve de solidarité avec les Haïtiens », a dit Jan Eliasson. Il a précisé avoir déjà reçu une réaction positive de la part de six ou sept Etats membres, mais pas encore de promesses, concernant la nouvelle approche pour combattre le choléra en Haïti.

« De mon point de vue, nous pouvons combiner une position juridique ferme avec de la compassion et une démonstration concrète de solidarité envers la population haïtienne », a insisté le Vice-Secrétaire général.

Lundi, au siège de l'Organisation à New York, le Rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits de l'homme, Philip Alston, a déclaré devant l'Assemblée générale que, si l'ONU a ignoré les revendications des victimes, durant les six dernières années, en se concentrant exclusivement sur des mesures pour endiguer l'épidémie, la « bonne nouvelle » est que, sous « le leadership courageux » de M. Eliasson, l'ONU a récemment mis en place le Fonds d'affectation spéciale pluripartenaires des Nations Unies afin d'améliorer de manière significative ses efforts d'éradication du choléra et aider les victimes de la maladie.

« La mauvaise nouvelle est que l'ONU n'a toujours pas reconnu la responsabilité factuelle ou juridique, et n'a pas offert un règlement juridique tel que requis par le droit international », a déclaré l'expert indépendant lors de la présentation de son dernier rapport devant le troisième comité de l'Assemblée générale traitant des questions liées aux droits de l'homme.

Les rapporteurs spéciaux et experts indépendants sont nommés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU basé à Genève afin d'examiner et de faire des rapports sur un thème spécifique des droits de l'homme ou d'une situation dans un pays. Il s'agit de postes honoraires et les experts qui ne sont pas employés par l'ONU, ne sont pas rémunérés pour leur travail.