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Haïti : les agences onusiennes s'efforcent de prévenir une flambée du choléra après Matthew

La ville de Jérémie, en Haïti, après le cyclone Matthew. Photo MINUSTAH
La ville de Jérémie, en Haïti, après le cyclone Matthew. Photo MINUSTAH

Haïti : les agences onusiennes s'efforcent de prévenir une flambée du choléra après Matthew

Alors que des flambées de choléra ont été signalées en divers endroits en Haïti à la suite des destructions causées par le cyclone Matthew, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et sa branche régionale (PAHO) ont déployé des équipes sur le terrain pour répondre à la situation sanitaire et empêcher que la situation ne prenne des proportions épidémiques.

Des experts de l'OMS et de PAHO ont été déployés pour appuyer les efforts du gouvernement haïtien contre le choléra, a précisé l'OMS dans un communiqué de presse.

« Nous sommes très préoccupés par une épidémie de choléra, et c'est pourquoi le Ministère de la santé, avec notre aide, prend toutes les mesures possibles pour éviter que cela ne se produise», a déclaré Jean Luc Poncelet, Représentant de l'OMS/PAHO en Haïti. « Avant l'ouragan, [Haïti] avait de graves problèmes d'accès à la santé, à l'eau et à l'assainissement, et des cas de choléra. Quand l'alimentation en eau est interrompue, les cas de choléra augmentent ».

Selon l'OMS, plus de 1,3 million d'Haïtiens ont été touchés par l'ouragan et la plupart des hôpitaux du pays ont subi des dégâts majeurs - au moins 100 établissements de santé ne fonctionnent plus.

Face à cette situation, l'OMS et PAHO ont envoyé des kits contre le choléra, contenant des solutions de réhydratation orale, des cathéters et des traitements pour la chloration de l'eau afin d'aider les patients souffrant de diarrhée aiguë et de choléra.

De son côté, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté jeudi à l'unanimité de ses membres une résolution prorogeant le mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) pour six mois, soit jusqu'au 15 avril 2017. L'effectif actuellement autorisé de personnel en tenue de la Mission, à savoir 2.370 militaires et 2.601 policiers, est maintenu.

Par cette résolution, le Conseil charge, en outre, le Secrétaire général de mener une mission d'évaluation stratégique de la situation en Haïti d'ici au 15 avril 2017 et de formuler, dans un rapport, ses recommandations sur la présence future de l'ONU en Haïti. Sur la base de ce rapport, le Conseil étudiera « la possibilité d'un retrait de la MINUSTAH et d'une transition vers la mise en place d'une autre présence des Nations Unies à compter du 15 avril 2017 ».

La reconfiguration de la force dépendra de la situation sécuritaire afin de doter la MINUSTAH et la Police nationale d'Haïti des capacités à assurer la sécurité du processus électoral en cours, précise le Conseil de sécurité. En raison des irrégularités ayant entaché les élections de 2015, Haïti est en effet engagé dans un processus de vérification de ces élections, avec, notamment, la réorganisation du premier tour du scrutin présidentiel qui aurait dû avoir lieu le 9 octobre 2016.

Comme le note la résolution 2313 (2016), cette date a été reportée en raison de l'ouragan Matthew qui a frappé le pays début octobre. Le calendrier fixait également à cette date la réorganisation d'une partie des élections législatives, ainsi que le premier tour des élections visant à remplacer le tiers des sénateurs dont le mandat arrive à échéance en 2017. En vertu de la Constitution haïtienne, l'entrée en fonctions d'un nouveau Président élu est prévue le 7 février 2017.

À ce sujet, le Conseil de sécurité demande aux acteurs politiques haïtiens de collaborer dans l'intérêt du peuple haïtien et d'unir leurs forces en vue du rétablissement de l'ordre constitutionnel. À cette fin, ils devront assurer la tenue d'élections « libres, régulières, ouvertes à tous et transparentes », précise-t-il. Il est essentiel, estime-t-il, que les dirigeants politiques trouvent des compromis pour garantir les acquis de ces dernières années.

Il est essentiel que le gouvernement haïtien et ses partenaires internationaux renforcent la Police nationale d'Haïti pour que, d'ici à la fin 2017, celle-ci soit dotée d'un effectif minimum de 15.000 agents pleinement opérationnels. « Le renforcement des capacités de la Police nationale est l'une des tâches les plus cruciales de la MINUSTAH », réaffirme le Conseil.