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Syrie : l'est d'Alep pourrait être complètement détruit d'ici la fin de l'année, selon l'envoyé de l'ONU

L'Envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, briefe la presse à Genève. Photo ONU/Daniel Johnson
L'Envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura, briefe la presse à Genève. Photo ONU/Daniel Johnson

Syrie : l'est d'Alep pourrait être complètement détruit d'ici la fin de l'année, selon l'envoyé de l'ONU

L'Envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a prévenu jeudi que la partie orientale de la ville d'Alep pourrait être complètement détruite d'ici la fin de cette année si les bombardements, les combats et les destructions continuaient au rythme actuel.

« A ce rythme, au maximum dans deux mois, deux mois et demi, la partie orientale de la ville d'Alep pourrait être totalement détruite. Nous parlons de la vieille ville, en particulier. Et des milliers de civils syriens, pas des terroristes, seront tués, et beaucoup d'entre eux blessés », a dit M. de Mistura lors d'un point de presse à Genève à l'issue d'une réunion du groupe de travail humanitaire sur la Syrie.

Depuis le 23 septembre, 376 personnes ont été tuées, dont un tiers d'enfants, et 1.266 ont été blessées, a-t-il précisé. « Tous les établissements de santé ont été touchés. Il y a eu sept attaques la semaine dernière, deux hôpitaux ont être pratiquement totalement détruits, trois médecins tués, deux infirmières tuées, en une semaine », a-t-il ajouté.

Selon l'Envoyé spécial, on estime que le groupe Front Al-Nosra, qui combat le gouvernement syrien, compte au maximum 900 combattants dans la partie orientale d'Alep, où vivent toujours 275.000 personnes, dont 100.000 enfants.

« Parlons-nous d'environ 900 personnes qui sont la raison principale pour laquelle 275.000 personnes sont attaquées ? Est-ce qu'il s'agit du prétexte pour détruire la ville ? », a demandé M. de Mistura.

Face à cette situation, il s'est adressé au Front Al-Nosra et a demandé à ce groupe s'il allait continuer de rester dans la partie orientale d'Alep et prendre ainsi en otage la population civile. « Si vous décidez de partir, dans la dignité, et avec vos armes, vers Idlib, ou ailleurs, je suis prêt, personnellement à vous accompagner », a-t-il déclaré.

Il s'est aussi adressé aux autorités russes et au gouvernement syrien et leur a demandé s'ils allaient continuer à « détruire de facto la totalité de la partie orientale d'Alep » pour le principe d'éliminer les combattants du Front Al-Nosra. « Ou bien êtes-vous prêts à annoncer un arrêt immédiat et total des bombardements aériens si Al-Nosra s'en va ? », a-t-il ajouté.

« Ces deux questions doivent recevoir des réponses », a dit M. de Mistura.