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Des experts de l'ONU appellent à abroger les lois restrictives sur l'avortement

Des étudiants suivent un atelier sur la santé sexuelle et reproductive proposé par la Croix rouge dans une école primaire à San Antonio Las Vegas, une communauté à risque situé en banlieue de San Salvador, la capitale du El Salvador.
UNICEF/Adriana Zehbrauskas
Des étudiants suivent un atelier sur la santé sexuelle et reproductive proposé par la Croix rouge dans une école primaire à San Antonio Las Vegas, une communauté à risque situé en banlieue de San Salvador, la capitale du El Salvador.

Des experts de l'ONU appellent à abroger les lois restrictives sur l'avortement

A la veille de la Journée mondiale d'action pour l'accès à l'avortement sûr et légal, un groupe d'experts des droits de l'homme des Nations Unies a appelé les États à travers le monde à abroger les lois et les politiques restrictives sur l'avortement, et toutes les mesures punitives et les obstacles discriminatoires pour accéder aux services sûrs de santé reproductive.

Les experts ont également exprimé leur soutien à l'appel de plusieurs organisations non-gouvernementales de faire du 28 septembre la journée officielle des Nations Unies pour l'avortement en toute sécurité dans le monde entier, afin d'exhorter les gouvernements à dépénaliser l'avortement et de fournir des services de santé reproductive d'une manière légale, sûre et abordable.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), environ 22 millions d'avortements à risque ont lieu chaque année dans le monde et on estime que 47.000 femmes meurent chaque année de complications après avoir eu recours à des pratiques dangereuses pour interrompre une grossesse.

D'après le groupe d'experts, la pénalisation de l'avortement et l'impossibilité d'accéder adéquatement aux services d'interruption de grossesse non désirée sont des formes de discrimination basée sur le sexe.

« Les lois restrictives affectent 40% de la population mondiale. Dans les pays qui interdisent l'avortement, les femmes qui cherchent des services de santé en rapport à la fin d'une grossesse, que ce soit dans le but de procéder à son interruption ou de demander des soins médicaux après une fausse couche, peuvent être poursuivies judiciairement et être emprisonnées. L'interdiction ne réduit pas la nécessité et le nombre d'avortements; il ne fait qu'augmenter les risques pour la santé et la vie des femmes et des filles qui ont recours à des services dangereux et illégaux », ont-t-il souligné.

« Nous exhortons les États à abroger les lois et les politiques restrictives relatives à l'avortement, qui ne répondent pas aux exigences du droit international des droits de l'homme et qui ont des impacts discriminatoires et de santé publique, et d'éliminer toutes les mesures punitives et les obstacles discriminatoires pour accéder aux services sûrs de santé reproductive », ont-ils ajouté.

Ce groupe d'experts comprend la Présidente-Rapporteuse du Groupe de Travail sur la question de la discrimination contre les femmes dans la législation et la pratique, Alda Facio, le Rapporteur spécial sur le droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, Dainius Pûras, et le Rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, Juan E. Méndez.

Au cours des 30 dernières années, les groupes de défense des droits des femmes se sont mobilisés le 28 septembre, nommé « la Journée d'action pour l'accès à l'avortement sûr et légal ». Originaire d'Amérique latine et des Caraïbes, le 28 septembre, qui commémore l'abolition de l'esclavage pour les enfants nés de mères esclaves au Brésil, a été rebaptisé le jour de « l'utérus libre » et le mouvement s'est étendu à toutes les autres régions du monde.