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Le Sénégal appelle le monde à adopter une nouvelle vision du développement en Afrique

Le Président du Sénégal, Macky Sall, devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo ONU/Cia Pak
Le Président du Sénégal, Macky Sall, devant l'Assemblée générale des Nations Unies. Photo ONU/Cia Pak

Le Sénégal appelle le monde à adopter une nouvelle vision du développement en Afrique

Le Président du Sénégal, Macky Sall, a appelé le monde à adopter une nouvelle vision des enjeux du développement en Afrique, en regardant celle-ci non plus comme une terre d'urgence humanitaire mais comme « un continent en construction, un pôle d'émergence et de progrès ».

« C'est l'Afrique des routes et des autoroutes, des ponts et des chemins de fer, des barrages et des centrales électriques, des parcs industriels et des fermes agricoles », a dit M. Sall dans un discours prononcé mardi soir devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Cette ambition, a-t-il ajouté, sera réalisée « non par l'aide mais par des investissements massifs et urgents dans les secteurs qui portent la croissance et le développement ».

Pour cela, a-t-il affirmé, « nous voulons compter d'abord sur la mobilisation de nos propres ressources, par une meilleure efficacité dans la dépense publique, la valorisation et la juste rémunération de nos matières premières, une fiscalité maîtrisée et une lutte plus soutenue contre les flux financiers illégaux ».

Le Président sénégalais a appelé tous les partenaires, publics et privés, à « ne pas surestimer le risque de l'investissement en Afrique ». L'Afrique, a-t-il assuré, « a fait des progrès significatifs en matière de bonne gouvernance et d'amélioration du climat des affaires » et « le risque n'y est pas plus élevé qu'ailleurs ». Dans cette optique, il a appelé à la réforme de la gouvernance financière mondiale « pour assouplir les conditions d'accès au crédit pour le financement du développement ».

M. Sall n'a pas pour autant passé sous silence les violences et les dangers du monde d'aujourd'hui. « Aucune cause, encore moins religieuse, ne peut justifier la violence. Et le comble de la lâcheté, c'est de s'en prendre à des prêtres et à des imams, jusque dans des lieux de culte », a-t-il dit.

Il a mis en garde contre les dérives islamophobes. « Nous refusons que les actes insensés d'une minorité sans foi ni loi servent de prétexte pour stigmatiser plus d'un milliard de musulmans et leur religion », a-t-il souligné.

« Face à la menace terroriste globale qui nous concerne tous, le bon sens commande plutôt de coopérer pour vaincre le mal par une réponse globale, solidaire et concertée », a ajouté M . Sall.

« De la Syrie à la Libye, du Soudan du Sud à la Somalie, du nord du Mali aux pays affectés par les activités criminelles du groupe terroriste Boko Haram, accordons la même priorité à toutes les menaces à la paix et à la sécurité internationales », a-t-il encore dit.