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L'ONU plaide pour un rôle accru des chefs religieux pour prévenir les atrocités

Des chefs religieux de différentes confessions. Photo ONU/Rick Bajornas
Des chefs religieux de différentes confessions. Photo ONU/Rick Bajornas

L'ONU plaide pour un rôle accru des chefs religieux pour prévenir les atrocités

Le Conseiller spécial du Secrétaire général de l'ONU sur la prévention du génocide, Adama Dieng, a plaidé mardi pour un rôle accru des chefs religieux pour prévenir les violences et les atrocités à travers le monde, à l'occasion d'une réunion consacrée à cette question en marge du débat général de l'Assemblée générale des Nations Unies.

« Dans les sociétés fragiles, l'un des principaux déclencheurs de la violence est ce que nous appelons le 'discours de haine' », a souligné M. Dieng lors de cette réunion. « Ce genre de discours est un précurseur fréquent de la violence qui cible les communautés en fonction de leur identité religieuse ou ethnique ».

Des 'discours de haine' ont été observés dans des pays aussi divers que la République centrafricaine, l'Iraq, le Myanmar, « et récemment, dans de nombreux pays européens et ici aux États-Unis », a-t-il précisé.

Selon lui, l'impact de ce type de discours dépend de plusieurs facteurs, y compris l'influence de l'orateur sur son public. « Malheureusement, les orateurs sont parfois des chefs religieux. En même temps, il y a aussi de nombreux exemples de chefs religieux courageux qui ont dénoncé l'intolérance, rejeté les discours de haine et l'incitation à la violence, notamment en République centrafricaine, en Iraq, au Nigéria, en Ukraine, et dans beaucoup de sociétés occidentales », a-t-il souligné.

Le Conseiller spécial a estimé qu'il fallait faire davantage pour soutenir les chefs religieux qui s'expriment publiquement, souvent prenant des risques pour eux-mêmes. « Nous devons être davantage en contact avec les chefs religieux pour que leurs voix soient entendues, y compris les chefs religieux moins traditionnels, en particulier dans les situations où les sociétés sont divisées selon des lignes identitaires et où les tensions sont élevées », a-t-il ajouté.

M. Dieng a rappelé que son bureau avait organisé au cours des 18 derniers mois une série de réunions avec des chefs religieux du monde entier pour développer des stratégies permettant de prévenir des atrocités.

La première réunion a eu lieu à Fès, au Maroc, en avril 2015, et a donné lieu à une déclaration de principes et à un plan d'action. Des réunions régionales ont suivi pour enrichir ce plan d'action des contributions de toutes les régions du monde. Le Plan d'action de Fès devrait être lancé à la fin de cette année, a indiqué Adama Dieng.