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Responsabilité de protéger : Jan Eliasson plaide pour une prévention plus efficace

Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, en juin 2016. Photo : ONU / JC McIlwaine
Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, en juin 2016. Photo : ONU / JC McIlwaine

Responsabilité de protéger : Jan Eliasson plaide pour une prévention plus efficace

A l'occasion d'une réunion au siège de l'ONU consacrée au concept de « la responsabilité de protéger », le Vice-Secrétaire général de l'Organisation, Jan Eliasson, a plaidé pour une prévention plus efficace afin notamment d'éviter la répétition d'atrocités.

Onze ans après l'engagement pris lors d'un sommet mondial par les chefs d'Etat et de gouvernement de protéger leurs populations du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité, M. Eliasson s'est félicité des avancées réalisées dans ce domaine.

« Nous avons vu au fil des ans l'engagement initial devenir un large consensus sur ses éléments de base. Nous avons vu des programmes de mise en œuvre concrète pour faire de la responsabilité de protéger une réalité. Et nous avons vu un intérêt croissant pour la prévention du génocide, des crimes de guerre, du nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité à l'Assemblée générale, au Conseil de sécurité et au Conseil des droits de l'homme », a souligné le Vice-Secrétaire général dans un discours.

« Nous avons également vu des réseaux pour la prévention des atrocités. Un certain nombre d'acteurs nationaux et régionaux élaborent des programmes de prévention, souvent avec le soutien des Nations Unies », a-t-il ajouté.

Malgré ces avancées, des brutalités inacceptables visant des civils sont observées à travers le monde, a-t-il noté. « Nous voyons un manque de respect intolérable pour les normes internationales, y compris les principes de base du droit international humanitaire. Malheureusement, nous avons encore à concrétiser pleinement le principe de la responsabilité de protéger, en accord avec les espoirs et les attentes élevées de 2005 », a-t-il ajouté.

Pour surmonter les obstacles à cette concrétisation, le Vice-Secrétaire général a estimé qu'il fallait notamment « démontrer dans la pratique que nous sommes sérieux au sujet de la prévention ».

« L'appel à la prévention n'est pas un appel rhétorique ; c'est un appel à l'action adressé à tous les États, organisations et autres parties prenantes. Une prévention efficace exige une analyse sérieuse et une attention, un soutien et une volonté politique constante. Cela signifie intégrer un programme de prévention dans les cadres nationaux, régionaux et internationaux d'action. Cela nécessite également une capacité institutionnelle supplémentaire », a-t-il dit.

Jan Eliasson a estimé qu'il fallait aussi être plus efficace dans la prévention de la récurrence des atrocités. « Beaucoup trop de pays, où des atrocités apparaissent ou menacent, en ont connu dans leur histoire passée », a-t-il dit.

Selon lui, il est indispensable de soutenir les autorités nationales pour s'attaquer aux causes profondes et construire ou renforcer les moyens de lutte contre les atrocités, comme le dialogue intercommunautaire, la réforme du secteur de la sécurité, et les mécanismes pour la réconciliation et la justice transitionnelle.

« Nous devons investir dans le maintien de la paix, avec une aide internationale adaptée pour renforcer la résilience des États et leur capacité à remplir leur responsabilité de protéger », a-t-il dit.