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L'OMS réclame davantage d'efforts pour affronter la résistance antimicrobienne

Un bébé âgé de trois mois reçoit un antibiotique dans un centre de nutrition à Matameye, au Niger. Photo UNICEF/Sam Phelps
Un bébé âgé de trois mois reçoit un antibiotique dans un centre de nutrition à Matameye, au Niger. Photo UNICEF/Sam Phelps

L'OMS réclame davantage d'efforts pour affronter la résistance antimicrobienne

A quelques jours d'une réunion de haut niveau des Nations Unies sur la résistance antimicrobienne, un haut responsable de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a souligné jeudi la nécessité d'un engagement ferme de tous les secteurs à lutter contre ce problème qui menace le développement durable.

« La résistance antimicrobienne menace vraiment de nous ramener en arrière, avec des infections tuant de nouveau un grand nombre de personnes », a déclaré le Sous-Directeur général de l'OMS et Représentant spécial pour la résistance antimicrobienne, Keiji Fukuda, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York.

« En 2050, les estimations indiquent que davantage de personnes mourront d'infections résistantes aux antibiotiques que celles qui meurent actuellement d'un cancer. Ceci est une comparaison surprenante, cela signifie que près de 10 millions de personnes par an mourront d'infections, car elles ne pourront plus être traitées », a-t-il ajouté.

Selon lui, le coût économique d'un tel scénario serait énorme et les pertes économiques cumulées dues aux décès et à la prise en charge des personnes souffrant de ces infections pourraient dépasser les 100.000 milliards de dollars d'ici 2050.

« C'est de l'ordre de 2 à 3,5% du PIB mondial, assez pour ramener les pays en arrière, en particulier les pays qui sont dans des conditions économiques précaires », a dit M. Fukuda.

Il a aussi noté que les approvisionnements alimentaires durables dépendent fortement des antibiotiques, qui sont utilisés pour traiter les animaux malades et pour prévenir la propagation des maladies. Or, avec l'augmentation de la population mondiale, la disponibilité de la nourriture pour nourrir tout le monde dépendra fortement de l'efficacité de ces antibiotiques.

Selon le responsable de l'OMS, l'érosion des soins de santé et l'érosion de la capacité à nourrir les gens, accompagnées d'un coût économique énorme, pourraient nuire à la capacité des pays à poursuivre leur développement, en particulier un développement durable.

Keiji Fukuda a souhaité que la réunion de la semaine prochaine contribue à faciliter une coordination concrète entre les différentes parties prenantes et à assurer l'engagement et le soutien de plusieurs secteurs essentiels pour affronter ce défi mondial complexe.

La réunion de haut niveau sur la résistance antimicrobienne, organisée par le Président de l'Assemblée générale, l'OMS et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), aura lieu le 21 septembre en marge du débat général de l'Assemblée générale.