Libye : l'ONU appelle les Libyens à sortir de l'impasse politique, économique et sécuritaire

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Libye, le Représentant spécial du Secrétaire général pour ce pays, Martin Kobler, a invité mardi les acteurs politiques à sortir de l'impasse politique, économique et sécuritaire.

Dans un discours devant les membres du Conseil, M. Kobler s'est notamment inquiété des affrontements de ces derniers jours dans la région pétrolière. « La paix fragile dans le 'croissant pétrolier' de la Libye a subi un coup sévère quand des unités de l'armée nationale libyenne sous le commandement du général Khalifa Haftar ont attaqué des terminaux et ports pétroliers », a-t-il déclaré.

M. Kobler a appelé à une cessation immédiate des hostilités et a demandé à toutes les parties prenantes d'éviter d'infliger de nouveaux dégâts aux installations pétrolières. « Les ressources naturelles libyennes appartiennent à tous les Libyens. Elles doivent être protégées et exportées de manière légale sous l'autorité de la Présidence du Conseil », a-t-il déclaré. Il a rappelé qu'il avait à plusieurs reprises tenté en vain d'encourager le général Haftar à privilégier le dialogue.

L'envoyé de l'ONU s'est en revanche félicité des progrès réalisés pour expulser l'Etat islamique d'Iraq et du Levant (EIIL ou Daech) de son dernier bastion à Syrte. « Très bientôt, l'EIIL ne contrôlera plus de territoire en Libye », a-t-il dit.

Concernant la situation politique, Martin Kobler a noté qu'après des mois d'impasse, la Chambre des représentants a décidé le 22 août de rejeter l'actuel gouvernement d'entente nationale, une décision qui offre « une nouvelle occasion pour la Présidence du Conseil de solliciter l'approbation d'un gouvernement d'unité ».

Selon l'envoyé de l'ONU, il est nécessaire que la Chambre des représentants et la Présidence du Conseil travaillent désormais ensemble pour arriver à ce résultat. « J'appelle tous les acteurs politiques à montrer de véritables qualités de leader pour le bien des hommes, femmes et enfants de Libye », a-t-il dit.

S'agissant de la situation économique, M. Kobler a noté que l'économie libyenne était au bord de l'effondrement malgré sa richesse en pétrole.

La production de pétrole est actuellement à son plus bas niveau avec environ 200.000 barils extraits par jour contre 1,4 million de barils après le renversement du régime de Mouammar Qadhafi.

« La Libye ne sera pas en mesure de dépendre encore pendant longtemps de ses réserves à l'étranger. L'économie de guerre doit laisser la place à une économie de paix. La production pétrolière doit reprendre », a-t-il déclaré.