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Syrie : le chef des droits de l'homme de l'ONU s'inquiète du sort des civils pris au piège dans trois villes

Des enfants collectent de l'eau à Alep, en Syrie. Photo OCHA/Josephine Guerrero
Des enfants collectent de l'eau à Alep, en Syrie. Photo OCHA/Josephine Guerrero

Syrie : le chef des droits de l'homme de l'ONU s'inquiète du sort des civils pris au piège dans trois villes

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a tiré vendredi la sonnette d'alarme face à la situation de plus en plus désespérée d'au moins 200.000 civils, pris au piège dans trois villes syriennes qui ont été le théâtre de combats intenses au cours des dernières semaines.

« Le pays est déjà un vaste cimetière dévasté », a déclaré M. Zeid dans un communiqué de presse, exhortant « toutes les forces qui gagnent actuellement du terrain à Alep, Darayya et Manbij, ainsi que celles qui se battent dans d'autres parties de la Syrie malgré les trêves déclarées, à prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas infliger de souffrances aux centaines de milliers de civils pris au piège dans les zones de conflit ».

Il a précisé que dans ces trois villes, les forces gouvernementales et leurs alliés ont gagné ces dernières semaines du terrain sur leurs opposants.

Bien que le nombre de crimes de guerre déjà perpétrés en Syrie aille « au-delà des pires cauchemars », le Haut-Commissaire a déclaré que les forces d'attaque comme de défense, ainsi que leurs bailleurs de fonds étrangers, avaient la capacité de minimiser le nombre des nouvelles victimes civiles et d'éviter que d'autres crimes et atrocités ne soient commis. « Ils doivent le faire », a-t-il ajouté.

M. Zeid a également appelé les parties à pourvoir aux besoins fondamentaux des populations assiégées, notamment en ce qui concerne leur accès à l'eau et à la nourriture. « Affamer intentionnellement des civils est une violation grave des droits de l'homme et du droit international humanitaire, et peut constituer un crime de guerre », a-t-il précisé.

Il a ajouté que les responsables de telles violations devaient être traduits en justice. « Même s'ils se sont tellement endurcis qu'ils ne se soucient plus des femmes, enfants et hommes innocents dont le sort est entre leurs mains, ils devraient garder à l'esprit qu'un jour, ils devront répondre de tous ces crimes », a dit le Haut-Commissaire.