L'actualité mondiale Un regard humain

Bahreïn : un conseiller de l'ONU préoccupé par la décision de révoquer la nationalité d'un chef religieux chiite

Le Conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng. Photo ONU/Manuel Elias
Le Conseiller spécial de l’ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng. Photo ONU/Manuel Elias

Bahreïn : un conseiller de l'ONU préoccupé par la décision de révoquer la nationalité d'un chef religieux chiite

Le Conseiller spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la prévention du génocide, Adama Dieng, s'est déclaré mercredi préoccupé par la décision prise par le Ministère de l'intérieur de Bahreïn de révoquer la nationalité de Cheikh Issa Qassem, un éminent chef religieux chiite, et par l'impact que cette décision peut avoir sur les tensions croissantes dans le pays.

« Je sais que la décision concernant Cheikh Issa Qassem a déclenché de nouvelles manifestations, ce qui pourrait augmenter les tensions à Bahreïn dans les prochains jours », a déclaré M. Dieng dans un communiqué de presse.

« Je demande au gouvernement d'assurer que la liberté de réunion pacifique soit pleinement respectée et que les manifestations soient gérées conformément aux obligations de Bahreïn en vertu du droit international des droits humains. Je demande également aux manifestants d'exercer leurs droits de manière pacifique et d'éviter tout acte de violence », a-t-il ajouté.

Selon M. Dieng, la décision de révoquer la nationalité de Cheikh Issa Qassem est la dernière d'une série de mesures prises par les autorités de Bahreïn au cours des dernières semaines ayant restreint l'espace pour participation du public et la jouissance des droits de l'homme dans le pays.

Depuis juillet 2014, l'ONU a documenté la révocation de la nationalité d'au moins 250 personnes en raison d'une prétendue « déloyauté à l'égard des intérêts du Royaume ».

Le Conseiller spécial a demandé aux autorités bahreïnies de « chercher à désamorcer la situation et à tous les décideurs, à Bahreïn et au niveau régional, ainsi que les partis et les groupes politiques, les chefs militaires, tribaux, communautaires et religieux à faire preuve de retenue et à prendre toutes les mesures possibles pour prévenir l'escalade des tensions ».

« La répression ne supprimera pas les doléances des gens; elle ne fera que les augmenter », a ajouté M. Dieng.

Mardi, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) s'était aussi déclaré préoccupé par l'intensification de la répression par les autorités bahreïnies au cours des dernières semaines.