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Réduire le trafic illicite d'armes est crucial pour le développement durable, selon l'ONU

Le Haut représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Kim Won-soo. Photo : ONU / Loey Felipe
Le Haut représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Kim Won-soo. Photo : ONU / Loey Felipe

Réduire le trafic illicite d'armes est crucial pour le développement durable, selon l'ONU

Le Haut représentant des Nations Unies pour les affaires de désarmement, Kim Won-soo, a rappelé lundi que la réduction du trafic illicite d'armes légères et de petit calibre était cruciale pour réaliser un développement durable.

« La grande disponibilité des armes légères et de petit calibre illicites et de leurs munitions joue un rôle déterminant dans le nombre de morts violentes », a déclaré M. Kim lors d'une réunion consacrée à la mise en œuvre du programme d'action pour la prévention, la lutte et l'éradication du trafic illicite de ce type d'armes.

Le Haut représentant a rappelé que les décès liés directement à un conflit sont en hausse : de 56.000 en 2008 à 180.000 en 2014, soit une multiplication par trois. Les armes légères et de petit calibre ont une forte part de responsabilité dans ces décès.

« Le Programme pour le développement durable à l'horizon 2030 l'a reconnu. Pour la première fois, les Etats ont établi un lien entre le développement durable et la réduction des flux illicites d'armes, à travers la cible 4 de l'Objectif 16 », a-t-il ajouté.

« C'est pourquoi le Programme d'action et son Instrument international de traçage sont déterminants non seulement pour prévenir les conflits mais aussi pour faciliter le développement durable », a-t-il souligné.

M. Kim a toutefois estimé qu'il y avait des difficultés à surmonter dans la mise en œuvre universelle de ce programme d'action.

Selon lui, la première difficulté réside dans la gestion des stocks. Réduire les flux illicites d'armes exige un accroissement des efforts nationaux pour sécuriser les stocks d'armes et de munitions. « Trop souvent, les armes utilisées dans les conflits s'avèrent avoir été dérobées d'entrepôts à proximité », a-t-il dit.

La deuxième difficulté réside dans le marquage et le traçage des armes. Selon le Programme de développement durable à l'horizon 2030, s'agissant de la lutte contre le commerce illicite des armes, « les données et les informations des mécanismes d'information existants devraient être utilisées lorsque cela est possible ».

« La dernière question que je voudrais souligner est l'impact négatif potentiel des nouveaux matériaux et des nouvelles technologies à la fois sur la gestion des stocks, le marquage et le traçage », a déclaré le Haut représentant.

« Les technologies telles que la modularité des armes, l'utilisation accrue de matières plastiques, l'impression en 3-D et l'utilisation de la biométrie modifient profondément la fabrication d'armes et leur contrôle », a-t-il ajouté.

Selon lui, nombre de ces nouvelles technologies peuvent constituer une menace. L'impression en 3-D peut permettre de fabriquer des armes intraçables mais aussi accroître l'accès aux armes. L'utilisation des matières plastiques peut rendre les armes indétectables et rendre plus facile l'élimination des marquages.

« Il est maintenant essentiel que la communauté internationale développe les mécanismes qui optimisent les retombées positives des progrès technologiques tout en minimisant les risques », a-t-il ajouté.