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Libye : l'ONU appelle les deux principales institutions du pays à prendre leurs responsabilités

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Martin Kobler. Photo ONU/Rick Bajornas
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, Martin Kobler. Photo ONU/Rick Bajornas

Libye : l'ONU appelle les deux principales institutions du pays à prendre leurs responsabilités

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a appelé lundi la Chambre des représentants à approuver rapidement le gouvernement d'entente nationale et a exhorté le Conseil de la présidence à prendre des mesures immédiates pour sortir le pays de la crise actuelle.

« Des lignes et principes clairs doivent être fixés si l'on veut caresser l'espoir que le peuple libyen sorte un jour de la situation qui a englouti son pays », a déclaré M. Kobler lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Libye, avant de proposer un plan en six points pour y parvenir.

Tout d'abord, a-t-il estimé, l'Accord politique libyen signé à Skhirat, au Maroc, le 17 décembre 2015, puis approuvé par la Chambre des représentants, le 25 janvier 2016, demeure le seul cadre légitime pour accompagner la transition politique en Libye jusqu'à ce qu'une Constitution permanente soit adoptée.

« En second lieu, la Chambre des représentants demeure la seule institution capable d'approuver et d'assermenter le gouvernement d'entente nationale », a poursuivi M. Kobler, avant de préciser toutefois que cette même Chambre avait aussi l'obligation de le faire.

En effet, le Représentant spécial a estimé qu'après les deux tentatives infructueuses de février et avril 216, il était « grand temps » que le Président assume sa responsabilité de convoquer une session parlementaire « à l'abri des menaces et intimidations » pour procéder à un vote en faveur du gouvernement d'entente nationale proposé.

« Je suggère également que la Chambre des représentants demande à la Ligue des États arabes, l'Union africaine, l'ONU et d'autres membres de la communauté internationale de participer à cette session en tant qu'observateurs », a-t-il dit.

M. Kobler a par ailleurs appelé les neuf membres du Conseil de la présidence à travailler de concert. Il a encouragé les membres ne participant pas aux réunions du Conseil à s'y joindre dorénavant.

Il a également exhorté le Conseil à agir rapidement pour répondre aux besoins de base du peuple libyen, précisant que des mesures immédiates étaient nécessaires pour remédier à la pénurie de liquidité, de nourriture et d'électricité.

Le Représentant spécial a en outre rappelé que le Conseil de la présidence était le « seul destinataire légitime » de l'aide internationale en matière de sécurité, en sa qualité de commandant suprême de l'armée libyenne unie.

M. Kobler a par ailleurs indiqué que, pour éviter les affrontements entre les différents acteurs libyens impliqués dans la lutte contre Daech, des compromis temporaires au niveau du commandement et du contrôle de l'armée étaient nécessaires.

« Il ne peut tout simplement pas y avoir de demi-mesures », a-t-il dit.