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Centrafrique : la FAO et le PAM procurent semences, outils et nourriture pour briser le cycle de la faim

Dans l'enclave musulmane de PK5 à Bangui, en République centrafricaine, une petite fille dans l'école de Koudougou. Photo UNICEF/UN08040/Le Du
Dans l'enclave musulmane de PK5 à Bangui, en République centrafricaine, une petite fille dans l'école de Koudougou. Photo UNICEF/UN08040/Le Du

Centrafrique : la FAO et le PAM procurent semences, outils et nourriture pour briser le cycle de la faim

La FAO et le PAM ont commencé à distribuer des semences, des outils agricoles et de la nourriture à près de 50.000 familles d'agriculteurs souffrant de la faim durant cette saison de semis dans les régions de la République centrafricaine les plus frappées par l'insécurité alimentaire.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont commencé à distribuer des semences, des outils agricoles et de la nourriture à près de 50.000 familles d'agriculteurs souffrant de la faim durant cette saison de semis dans les régions de la République centrafricaine les plus frappées par l'insécurité alimentaire.

Cette opération coïncide avec le pic de la période de soudure lorsque les stocks alimentaires des ménages sont au plus bas, a précisé la FAO dans un communiqué de presse publié mercredi.

Dans le cadre de cette initiative intitulée « Des intrants pour se protéger», la FAO fournit aux familles d'agriculteurs des cultures et des semences potagères, tandis que le PAM leur fournit des arachides, du maïs, du riz, du sorgho et des haricots.

« L'aide aux familles agricoles pour le redémarrage de la production alimentaire est essentiel pour le rétablissement du pays, car elle représente une source de nourriture et des revenus pour ces familles tout en apportant une certaine stabilité à la collectivité », affirme le Représentant de la FAO en République centrafricaine, Jean-Alexandre Scaglia. « Voilà pourquoi il est essentiel que nous fassions en sorte que les familles ne soient pas obligées, pour pallier à la pénurie actuelle, de consommer les graines destinées à être plantées ».

« Durant cette période, nous savons que la nourriture est restreinte et que les familles peinent à joindre les deux bouts», déclare le Directeur du PAM dans le pays, Bienvenu Djossa. « La nourriture fournie par le PAM garantit également que les semences seront plantées à temps et que les familles n'auront pas à souffrir de la faim ».

Trois années de troubles ont perturbé l'agriculture et fortement limité l'accès à la nourriture des populations qui ont dû faire face à de mauvaises récoltes successives, à l'effondrement des marchés et à la flambée des prix de plusieurs aliments de base.

En août et septembre lors de la deuxième saison de semis, les deux agences viendront en aide à un autre groupe de 50.000 familles. Dans le cadre de cette initiative, ce sont 100.000 familles au total qui bénéficieront d'une assistance cette année, soit un demi-million de personnes.

La distribution de semences et de nourriture a été rendue possible grâce à des fonds versés par les gouvernements des Etats-Unis, de Belgique, du Canada, de France, d'Italie, du Japon et du Royaume-Uni. Ont également contribué la Banque africaine de développement, l'Union européenne et ECHO, le Fonds Bêkou, le Fonds central d'intervention des Nations Unies pour les urgences humanitaires, le Fonds humanitaire commun pour la République centrafricaine, ONU-Femmes, et la Banque mondiale.

Dans un pays où 75% de la population dépend de l'agriculture, la FAO, le PAM et leurs partenaires ont travaillé ensemble depuis le début de le période troublée pour en atténuer les effets néfastes sur la production agricole et la sécurité alimentaire. L'initiative « Des intrants pour se protéger » a été mise en œuvre pour la première fois en 2014.

Toutefois, les deux agences de l'ONU avertissent que les populations centrafricaines risquent de ne recevoir que la moitié de l'aide requise si les bailleurs de fonds se contentent de verser la moitié des fonds requis. La FAO a besoin de 86 millions de dollars et, à ce jour, seulement 8% des besoins ont été couverts. Le PAM a besoin de 83 millions de dollars.