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L'espérance de vie a progressé de 5 ans depuis 2000, mais les inégalités persistent, selon l'OMS

Un médecin vaccine une femme afghane contre le tétanos. Photo OMS/Chris Black
Un médecin vaccine une femme afghane contre le tétanos. Photo OMS/Chris Black

L'espérance de vie a progressé de 5 ans depuis 2000, mais les inégalités persistent, selon l'OMS

L'espérance de vie a progressé de manière spectaculaire depuis 2000, indique les dernières données chiffrées de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), publiées jeudi, ajoutant que de grandes inégalités sanitaires persistent dans et entre les pays.

Selon le nouveau rapport annuel des 'Statistiques sanitaires mondiales', intitulé 'Surveiller la santé pour les ODD [Objectifs du développement durable]', l'espérance de vie a augmenté de 5 ans entre 2000 et 2015, ce qui constitue la hausse la plus rapide depuis les années 1960.

« Ces progrès inversent les tendances à la baisse observées dans les années 1990, notamment en Afrique à cause de l'épidémie de sida et en Europe de l'Est après la chute de l'Union soviétique », a déclaré l'OMS dans un communiqué de presse annonçant la sortie de l'étude.

La hausse a été la plus rapide dans la région africaine de l'OMS, où l'espérance de vie a gagné 9,4 ans pour atteindre 60 ans, grâce aux progrès réalisés en matière de survie des enfants, de lutte contre le paludisme et d'accès aux médicaments antirétroviraux pour le traitement du VIH.

À l'échelle mondiale, l'espérance de vie pour les enfants nés en 2015 était de 71,4 ans (73,8 ans pour les filles et 69,1 ans pour les garçons) mais, au niveau individuel, la perspective dépend du lieu de naissance, indique l'étude. Le rapport montre notamment que les nouveau-nés dans 29 pays, tous à haut revenu, ont une espérance de vie moyenne d'au moins 80 ans tandis que dans 22 autres pays, tous en Afrique subsaharienne, elle est de moins de 60 ans.

Avec une durée de vie moyenne de 86,8 ans, c'est au Japon que les femmes peuvent espérer vivre le plus longtemps, précise le rapport. Pour les hommes, c'est en Suisse que leur espérance de vie est la plus importante : 81,3 ans. La population de la Sierra Leone a la plus faible espérance de vie au monde pour les 2 sexes : 50,8 ans pour les femmes et 49,3 ans pour les hommes.

L'espérance de vie en bonne santé, c'est-à-dire le nombre d'années en bonne santé qu'un enfant né en 2015 peut s'attendre à vivre, est de 63,1 ans au niveau mondial (64,6 ans pour les femmes et 61,5 ans pour les hommes), ajoute l'étude.

Les 'Statistiques sanitaires mondiales' 2016 montrent par ailleurs que certains pays sont encore loin de la couverture sanitaire universelle. Le rapport comporte notamment des données qui illustrent les inégalités en matière d'accès aux services de santé entre les habitants les plus pauvres d'un pays donné et la moyenne nationale pour un ensemble de services de santé reproductive, maternelle et de l'enfant.

Parmi un nombre limité de pays ayant des données récentes, le Costa Rica, la Jordanie, les Maldives, la Mongolie, l'Ouzbékistan, le Swaziland et la Thaïlande sont en tête de leurs régions respectives en ce qui concerne l'accès le plus égal aux services de santé reproductive, maternelle et de l'enfant.

« Le monde a progressé à grands pas pour réduire les souffrances inutiles et le nombre des décès prématurés dus aux maladies que l'on peut éviter et traiter », a déclaré la Directrice générale de l'OMS, Dr Margaret Chan. « Mais ces progrès ont été inégaux. Aider les pays à atteindre la couverture sanitaire universelle en se fondant sur un solide système de soins de santé primaires est la meilleure chose que nous puissions faire pour veiller à ne laisser personne à la traîne ».