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Yémen : l'ONU met en garde contre les conséquences du manque d'argent pour l'aide humanitaire

Des enfants au Yémen. Photo : PAM / Ammar Bamatraf
Des enfants au Yémen. Photo : PAM / Ammar Bamatraf

Yémen : l'ONU met en garde contre les conséquences du manque d'argent pour l'aide humanitaire

La situation humanitaire au Yémen continue à se détériorer plus d'un an après l'escalade du conflit, a mis en garde mardi le Directeur des opérations du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), John Ging.

« Des millions de personnes au Yémen ont de plus en plus désespérément besoin d'une assistance », a déclaré M. Ging lors d'une conférence de presse à New York après avoir effectué une visite de trois jours dans le pays avec des collègues de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Programme alimentaire mondial (PAM).

Le responsable onusien a précisé que la nourriture et la nutrition, ainsi que l'accès aux soins de santé, étaient les secteurs ayant le plus de besoins.

« Les gens meurent de maladies évitables en raison de la disponibilité limitée des fournitures médicales les plus élémentaires », a-t-il souligné. Plus de 7,6 millions de personnes sont confrontées à une insécurité alimentaire grave, et 2,5 millions de personnes ont été déplacées par les combats depuis janvier 2014.

« La poursuite du conflit, des mois d'importations limitées de fournitures essentielles, et la détérioration rapide des services de base ont augmenté les besoins humanitaires », a-t-il ajouté.

Au cours de leur séjour, M. Ging, le Directeur des urgences de l'OMS, Rick Brennan, et le Directeur adjoint chargé des situations d'urgence du PAM, Gian Carlo Cirri, ont visité un site de distribution de nourriture à Amran, une ville dans le centre-ouest du Yémen, où un grand nombre de personnes déplacées vivent dans des conditions très difficiles en raison de la crise.

John Ging a noté que « le Yémen est l'une des crises humanitaires les plus graves dans le monde, et le travail courageux et impressionnant du personnel humanitaire est vraiment source d'inspiration ».

Il a demandé aux parties au conflit de faire de la protection et des besoins des civils la priorité et d'autoriser un accès humanitaire sans entrave, notamment dans les gouvernorats de Taëz, Hajjah, Sa'ada, Aden et Al Jawf.

M. Ging a demandé aux bailleurs de fonds d'accroître leur soutien au Plan d'intervention humanitaire au Yémen, qui a besoin de 1,8 milliard de dollars pour atteindre plus de 13 millions de personnes cette année et qui n'est financé qu'à hauteur de 16%.