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Iraq : l'envoyé de l'ONU demande aux dirigeants de résoudre l'impasse politique

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Iraq, Jan Kubis, devant le Conseil de sécurité. Photo : ONU/Amanda Voisard
Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Iraq, Jan Kubis, devant le Conseil de sécurité. Photo : ONU/Amanda Voisard

Iraq : l'envoyé de l'ONU demande aux dirigeants de résoudre l'impasse politique

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée vendredi à la situation en Iraq, le Représentant spécial du Secrétaire général dans ce pays, Jan Kubis, a demandé instamment aux dirigeants iraquiens de mettre fin à l'impasse politique qui paralyse le pays.

Dans un exposé devant les membres du Conseil, M. Kubis a rappelé que la profonde crise politique que connaît l'Iraq paralyse le travail du gouvernement et du Conseil des représentants et ajoute une nouvelle série de complications à une situation militaire, sécuritaire, humanitaire et économique déjà complexe.

« L'incapacité du gouvernement et de la classe politique de l'Iraq à convenir de véritables réformes, qui amélioreraient la gouvernance et la responsabilité et comprendraient une justice égale pour tous, des emplois et des services tout en luttant contre la corruption, des choses réclamées par les Iraquiens notamment à Bagdad et dans les provinces méridionales chiites depuis août dernier, ont conduit des manifestants à réclamer une réforme de l'ensemble du gouvernement et du processus politique », a noté M. Kubis.

Le Représentant spécial a demandé instamment « au gouvernement, aux dirigeants politiques et constitutionnels et à la société civile de travailler ensemble dans le cadre d'un dialogue constructif qui permettra non seulement de résoudre l'impasse politique mais donnera aux gens la perspective claire d'un avenir meilleur ».

Il a jugé impératif une reprise rapide des travaux du Conseil des représentants et la confirmation du gouvernement qui sera en mesure de promouvoir des réformes véritables. « La crise et le chaos politiques ne servent que les intérêts des ennemis de l'Iraq, et avant tout le groupe terroriste EIIL », a-t-il souligné.

Selon M. Kubis, malgré les progrès notables sur le terrain contre l'EIIL (Etat islamique d'Iraq et du Levant), ce groupe reste « un ennemi déterminé et redoutable qui adapte constamment ses tactiques et ses types d'attaques, prenant en compte aussi les développements en Syrie ». « Si l'on ne répond pas aux causes profondes de l'extrémisme violent et de l'idéologie sous-jacente, les efforts ne seront pas durables. Les victoires militaires doivent être accompagnées d'un soutien aux personnes qui ont été déplacées et d'efforts accrus de réhabilitation et de stabilisation avec pour priorité l'état de droit et la bonne gouvernance », a-t-il dit.

S'agissant de la crise humanitaire en Iraq, le Représentant spécial a noté qu'il s'agissait toujours d'une des plus graves au monde actuellement. L'an dernier le nombre d'Iraquiens dans le besoin a été multiplié par deux. Près du tiers de la population, soit plus de 10 millions de personnes, a désormais besoin d'une forme d'assistance humanitaire.

« La campagne militaire, selon son ampleur et son intensité, entraînera pratiquement à coup sûr des déplacements massifs dans les mois à venir. Dans le pire des scénarios, plus de 2 millions d'Iraquiens pourraient être nouvellement déplacés d'ici la fin de l'année », a dit M. Kubis.