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Syrie : l'ONU appelle à remettre la cessation des hostilités sur les rails dans l'ensemble du pays

Deux enfants récupèrent des branches pour faire du feu dans le village de Kafar Batna, dans le Grand Damas, en Syrie. Photo UNICEF/Amer Al Shami
Deux enfants récupèrent des branches pour faire du feu dans le village de Kafar Batna, dans le Grand Damas, en Syrie. Photo UNICEF/Amer Al Shami

Syrie : l'ONU appelle à remettre la cessation des hostilités sur les rails dans l'ensemble du pays

Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation en Syrie et dans la ville d'Alep, qui a connu une escalade des combats ces derniers jours, deux hauts responsables de l'ONU ont appelé mercredi à rétablir la cessation des hostilités dans l'ensemble du pays.

Devant les 15 membres, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephan O'Brien, s'est déclaré choqué par l'ampleur des destructions causées à Alep par les bombardements dans des zones densément peuplées, où plusieurs centaines de civils ont été tués et blessés.

« Ceux qui restent dans l'est d'Alep, environ 300.000 personnes, vivent dans la peur constante de la prochaine attaque aérienne », a déploré le Secrétaire général adjoint, ajoutant que les 1,3 million de personnes situées dans la partie ouest de la ville ont trouvé refuge dans des caves pour échapper aux « tirs de mortiers qui continuent de frapper ce qu'il reste de leur maison ».

M. O'Brien a observé que les attaques prenant quotidiennement pour cible les établissements de santé de la ville contribuent à rendre la situation plus difficile encore, entravant l'accès aux soins de milliers de civils.

Au-delà de la seule situation d'Alep, il a mentionné des rapports faisant état de 360 attaques contre 250 établissements de santé depuis le début du conflit en Syrie, dans lesquelles 730 personnes issues du personnel médical ont trouvé la mort.

« Les hôpitaux dédiés au traitement des enfants, mais aussi des femmes enceintes ne sont plus des lieux où les civils peuvent se rendre en toute sécurité », a-t-il insisté, ajoutant que vivre à proximité d'un établissement médical est même désormais considéré comme un risque.

« Ma question pour vous aujourd'hui est : combien de morts et de souffrances supplémentaires pouvons-nous encore tolérer avant qu'il y ait une poussée collective pour mettre fin à cette crise insensée et honteuse affectant les Syriens, leurs voisins et beaucoup d'autres au-delà? », a demandé aux 15 membres le Secrétaire général adjoint.

« Malheureusement, nous disposons de rapports de plus en plus choquants en provenance de la ville d'Alep depuis des deux dernières semaines », a déclaré de son côté au Conseil le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l'ONU, Jeffrey Feltman.

« Vous avez tous vu les images horribles d'attaques contre des hôpitaux dans les quartiers de la ville aussi bien sous le contrôle du gouvernement que de l'opposition. Permettez-moi d'être absolument clair une fois de plus : les attaques intentionnelles et directes contre des hôpitaux sont des crimes de guerre », a-t-il insisté.

M. Feltman a par ailleurs pris note de l'accord récemment conclu entre les États-Unis et la Russie pour réaliser une « journée de silence » à Alep et ses environs, accord qui devait commencer à 00h01, heure de Damas hier soir, mais dont la mise en œuvre se serait révélée difficile, bien qu'elle aurait conduit à une diminution globale de la violence.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques a appelé à consolider et étendre cet accord, notamment dans certaines parties de Damas et de Lattaquié, dans la perspective de parvenir à rétablir la cessation des hostilités à Alep et dans l'ensemble du pays.