Iran : l'ONU appelle à un moratoire sur la peine de mort pour les crimes liés à la drogue

Cet appel est intervenu alors que cinq hommes ont été pendus le week-end dernier en Iran, dont trois d'entre eux pour des accusations de trafic de stupéfiants et deux autres pour avoir été reconnus coupables d'assassinat.
« Dans au moins un des cas [liés à la drogue], celui de Rashid Kouhi, il existe des doutes sérieux quant à l'équité de son procès et au refus de son droit d'appel », a déclaré M Zeid dans un communiqué de presse, précisant que M. Kouhi, qui a été exécuté le samedi 9 avril, avait été condamné à mort en 2012 pour possession de 800 grammes de méthamphétamine.
Le Haut-Commissaire a par ailleurs rappelé que, l'an dernier, au moins 966 personnes ont été exécutées en Iran, la majorité d'entre elles pour des infractions liées à la drogue. Il s'agit là du nombre d'exécution le plus élevé des 20 dernières années, a-t-il ajouté, précisant qu'au moins quatre des personnes exécutées en 2015 étaient des mineurs.
M. Zeid a toutefois noté qu'en décembre 2015, 70 membres du Parlement ont présenté un projet de loi visant à modifier la peine de mort obligatoire pour les infractions liées à la drogue. Le projet de loi, qui a été présenté au Parlement en janvier 2016, prévoit des peines d'emprisonnement à vie pour les criminels.
« Il existe des signes encourageants en Iran vers une réforme de la loi, du pouvoir judiciaire, de l'exécutif et du législatif, et j'espère que le nouveau Parlement adoptera ces changements », a déclaré le Haut-Commissaire, tout en regrettant que les exécutions pour des infractions liées à la drogue continuent d'être menées en parallèle.
« Compte tenu de la reconnaissance de plus en plus répandue en Iran que la peine de mort n'a aucun effet dissuasif sur les crimes liés à la drogue et que les lois anti-drogue doivent être réformées, j'appelle l'Iran à franchir une première étape importante en instituant un moratoire sur l'utilisation de la peine de mort », a appelé M. Zeid, tout en notant que les exécutions dans la République islamique sont en diminution cette année.
Le Haut-Commissaire a également exhorté les autorités à veiller à ce qu'aucune personne ne soit exécutée pour des infractions commises avant 18 ans, rappelant que le droit international interdit toute exécution de mineur délinquant.