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La FAO et ses partenaires redoublent d'efforts pour prévenir la propagation de la rouille du blé

Champ de blé en France. Photo : FAO / Olivier Thuillier
Champ de blé en France. Photo : FAO / Olivier Thuillier

La FAO et ses partenaires redoublent d'efforts pour prévenir la propagation de la rouille du blé

La propagation continue de la rouille du blé, un groupe de maladies fongiques des plantes qui entrave la production des céréales de base et d'autres cultures, suscite des inquiétudes en Asie centrale et au Moyen-Orient et a déclenché une collaboration internationale plus étroite afin d'étudier, de détecter et d'empêcher la menace de progresser, a indiqué l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Dans cette optique, la FAO a élargi son partenariat avec le Centre international de recherche agricole dans les zones arides (ICARDA) et le Centre de référence mondial contre la rouille de l'Université d'Aarhus pour proposer des formations sur la surveillance, la résistance et la gestion.

Des études nationales et une analyse d'échantillons sont également prévues afin de mieux comprendre et gérer la propagation de cette grave menace pour la production de blé - qui constitue une menace non seulement pour l'Asie centrale et le Moyen-Orient mais aussi pour les grandes régions productrices de blé dans le monde.

La rouille du blé se manifeste sous trois formes - par des pustules de couleur jaune, noirâtre ou brune - alors que la rouille jaune et noire se répandent rapidement ces dernières années. Les rouilles du blé ont la capacité de transformer une culture à l'apparence saine, prête à être récoltée d'ici quelques semaines, en un enchevêtrement de feuilles jaunes ou de tiges noires et de grains flétris au moment de la récolte.

Ce fléau touchant les plantes est extrêmement mobile, se répandant rapidement sur de longues distances avec le vent, et peut semer le chaos sur les cultures s'il n'est pas combattu de manière efficace dès qu'il est détecté la première fois.

« Dans des conditions favorables, un agriculteur peut perdre jusqu'à 80%, voire plus, de sa récolte à cause des infections liées à la rouille. Il est donc essentiel de renforcer la capacité des pays à la détecter et à mieux comprendre la manière dont les différentes souches de la maladie se propagent afin de prévenir les épidémies et de limiter les pertes », a déclaré Fazil Dusunceli, responsable à la Division de la production et de la protection des végétaux de la FAO.

La souche la plus connue est Ug99, une forme très puissante de rouille noire détectée pour la première fois en Ouganda en 1999 et qui s'est depuis répandue dans 13 pays, dont le Yémen et l'Iran. Elle peut affecter la majorité des variétés de blé cultivées dans le monde. Plus récemment, elle a été détectée en Egypte, l'un des plus importants producteurs de blé du Moyen-Orient.

Une nouvelle souche de rouille jaune, appelée Warrior, représente également une source d'inquiétude. Elle s'est propagée du nord de l'Europe jusqu'à la Turquie, affectant ainsi plusieurs pays.

La FAO, l'ICARDA et la Direction générale de la recherche agricole de Turquie (GDAR) collaborent avec le Centre international d'amélioration du maïs et du blé (CIMMYT), l'Université d'Aarhus et l'Initiative internationale Borlaug contre la rouille du blé , pour former des agents de protection phytosanitaires lors d'un atelier de 10 jours qui débutera cette semaine à Izmir, en Turquie.

La FAO, la BGRI et le FIDA, ont également apporté leur soutien à un système de recherche, en Turquie, capable de détecter la propagation de la rouille jaune dans le pays et ont mis en place une réponse rapide permettant de contrôler l'épidémie.

En plus de l'Asie centrale et du Moyen-Orient, la FAO s'implique également dans plusieurs pays d'Afrique de l'Est, où de nouvelles souches de rouille noire ont été détectées en Ethiopie et au Kenya, pour développer une réponse régionale cohérente. Il sera question de soutenir les activités de surveillance et de renforcer les capacités en Erythrée et en Ethiopie afin de faciliter une réponse rapide en cas de détection de nouvelles souches.