Myanmar : l'ONU recommande des mesures pour lutter contre l'insécurité alimentaire dans les zones touchées par le cyclone
Plus de sept mois après le passage du cyclone Komen au Myanmar, les communautés rurales appauvries sont toujours confrontées à une augmentation de l'insécurité alimentaire, une situation qui met en évidence leur vulnérabilité face à de futures catastrophes du même ordre, indique un nouveau rapport des Nations Unies, publié jeudi.
Les populations vivant dans les zones les plus touchées, dans les Etats de Chin et de Rakhine, continuent de souffrir des conséquences de la catastrophe alors même qu'elles étaient déjà vulnérables avant le passage du cyclone, indique le rapport, réalisé conjointement par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM).
L'un des principaux problèmes rencontrés par ces populations, précise l'étude, est lié à une baisse pouvant aller jusqu'à 15% des récoltes cette année, ce qui limite l'accès aux aliments et contribue à l'augmentation des prix à la consommation.
Afin de fournir une assistance immédiate à ces populations, le rapport préconise la distribution de semences en prévision des futures récoltes, l'apport de conteneurs de stockage résistant à l'eau et aux parasites pour protéger les semences, ainsi que la fourniture de filets de séchage et d'équipement à utiliser après la récolte.
Le rapport recommande également de repeupler de toute urgence les populations élevages, telles que les poulets, les canards, les chèvres et les porcs, afin d'éviter une baisse de la consommation de protéines.
Les communautés affectées doivent également, selon l'étude, protéger leurs équipements de pêche, reconstruire les bateaux de pêche endommagés et réhabiliter les étangs de poissons.
En plus de ces mesures, « nous mettons également l'accent sur les interventions à plus long terme qui permettront aux agriculteurs et aux communautés de mieux faire face aux situations d'urgence futures », a déclaré le Représentant de la FAO au Myanmar, Bui Thi Lan, dans un communiqué de presse.
Le rapport fournit en effet un ensemble de recommandations pour la récupération, le renforcement de la résilience et la réduction des risques de catastrophe à long terme. Ces dernières incluent notamment le développement de banques céréalières au niveau communal et régional pour réduire les pertes après les récoltes, la construction de micro-barrages dans les zones appropriées et l'établissement d'une unité nationale d'alerte rapide concernant l'alimentation et la sécurité alimentaire.
Les initiatives de renforcement de la résilience comprendront la réhabilitation et la reconstruction des actifs des ménages et des communautés, la cartographie des systèmes de réduction des risques de catastrophes et la formation des agriculteurs en cas de catastrophe.
Compte tenu de l'abondance du riz et des marchés au Myanmar, le rapport recommande que l'aide soit fournie sous la forme d'espèces ou de bons pour aider les personnes vulnérables à acheter de la nourriture, alors que de graves pénuries alimentaires sont prévues dans les prochains mois.
« Comme les ménages touchés ont eu des difficultés à obtenir du crédit, l'assistance en espèces est nécessaire pour leur permettre de récupérer leurs moyens de subsistance », a déclaré le Représentant du PAM au Myanmar, Domenico Scalpelli.