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En visite au Burkina Faso, Ban Ki-moon assure le pays du soutien des Nations Unies

Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon (au centre, serrant la main) arrive à l'aéroport international d’Ouagadougou, où il a été accueilli par le Ministre des affaires étrangères Alpha Barry du Burkina Faso. Photo : ONU / Evan Schneider
Le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon (au centre, serrant la main) arrive à l'aéroport international d’Ouagadougou, où il a été accueilli par le Ministre des affaires étrangères Alpha Barry du Burkina Faso. Photo : ONU / Evan Schneider

En visite au Burkina Faso, Ban Ki-moon assure le pays du soutien des Nations Unies

A l'occasion d'une visite au Burkina Faso, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a assuré jeudi ce pays, qui a traversé une série d'épreuves ces dernières années, du soutien des Nations Unies sur le chemin de la consolidation des acquis démocratiques et du développement durable.

« Je viens de m'entretenir avec le Président Kaboré. Je lui ai confié ma grande admiration pour le courage du peuple Burkinabè, qui a traversé des épreuves très douloureuses depuis l'insurrection d'octobre 2014, le coup d'Etat de septembre 2015, et les attentats meurtriers du 15 janvier dernier. Le Burkina Faso revient de loin. J'ai félicité le Président pour son engagement à promouvoir la réconciliation nationale, le dialogue politique et la consolidation des acquis démocratiques que les Burkinabè ont chèrement gagné, notamment à travers d'élections libres et transparentes », a dit M. Ban lors d'une conférence de presse conjointe avec le Président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, à Ouagadougou.

« J'ai assuré le Président de l'engagement de Nations Unies à vos côtés. L'Organisation des Nations Unies est fière de son partenariat avec le Burkina Faso et le système des Nations Unies soutiendra le Plan national de développement que le gouvernement va présenter dans quelques semaines. Les enjeux sont considérables : il s'agit d'engager le pays sur la voie de la prospérité et des réformes de long terme, y compris celle du secteur sécurité », a-t-il ajouté.

Le chef de l'ONU a également salué la volonté du Burkina Faso d'aligner son action sur les objectifs de développement durable, notamment dans la ligne des décisions prises à Paris en décembre 2015, durant la Conférence sur la lutte contre les changements climatiques.

« Le Sommet mondial sur l'action humanitaire, qui se tiendra à Istanbul au mois de mai, sera une autre occasion de promouvoir la solidarité internationale. Il aidera à mobiliser l'assistance en faveur des populations les plus vulnérables de cette région et du reste du monde, et peut nous permettre de passer de l'ère de la fourniture de l'aide à celle de la fin des besoins », a-t-il dit.

Ban Ki-moon a salué le rôle actif joué par le Burkina Faso dans la région du Sahel, notamment dans le cadre de la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA). Il s'est dit profondément préoccupé par les attaques terroristes perpétrées dans la région et rappelé que la riposte au terrorisme doit être globale, et menée dans le strict respect des droits de l'homme et du droit international humanitaire.

« Le Président et moi pensons tous deux que tout en s'attaquant aux problèmes de sécurité, les pays du Sahel doivent se concentrer sur les causes profondes de l'instabilité : la pauvreté, le chômage, l'exclusion sociale, la discrimination et l'impunité », a dit M. Ban. « Je suis revenu dans la région pour engager la communauté internationale à continuer d'apporter son soutien à la région du Sahel ». Le chef de l'ONU doit se rendre vendredi en Mauritanie « pour poursuivre ce travail de sensibilisation ».

Lors de sa visite au Burkina Faso, qui a débuté mercredi, le Secrétaire général a également visité une unité pédiatrique de récupération nutritionnelle au Centre médical de Schiphra.

Il s'est félicité des efforts des autorités burkinabè pour réduire la malnutrition dans le cadre de leur initiative 'Renforcer la nutrition'. « Le nombre d'enfants souffrant de malnutrition aiguë, qui bénéficient d'un traitement, a triplé : il est passé de 40.000 en 2011 à 120.000 l'an dernier. Des milliers de vies sont sauvées chaque année. Cela permet d'éviter des souffrances humaines terribles et d'assurer l'avenir de ce grand pays », a-t-il noté. Il a également salué les efforts déployés pour promouvoir l'allaitement maternel.

Le Secrétaire général a également visité une autre unité pédiatrique à l'hôpital Sainte Camille, qui administre des soins à des enfants touchés par le sida.

« Je félicite toute l'équipe de Sainte Camille pour tout ce que vous avez accompli. Votre travail aide à la survie des personnes, tout en freinant l'épidémie. J'ai donné une priorité absolue à ce problème. Notre objectif est un monde débarrassé du sida », a-t-il dit lors d'un point de presse.

Il s'est félicité de l'augmentation du nombre de personnes qui reçoivent un traitement antirétroviral au Burkina Faso. « Vous obtenez d'importantes victoires dans la prévention de la transmission du virus de la mère à l'enfant », a-t-il souligné. « Si nous nous félicitons de ces importants progrès, nous savons que le Burkina Faso a encore un long chemin à accomplir pour se débarrasser du sida d'ici à 2030. Au rythme actuel, il n'atteindra pas les objectifs arrêtés pour les cinq prochaines années ».

« C'est la raison pour laquelle nous devons accélérer nos interventions, surtout dans les années à venir. Ce sera une période cruciale, qui déterminera le résultat à long terme », a encore dit le Secrétaire général.