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Les femmes doivent être au cœur des politiques de réduction des risques de catastrophe, selon l'ONU

A Yogyakarta, en Indonésie, des femmes discutent de la reconstruction de leur village après un tsunami et un séisme. Photo Banque mondiale/Nugroho Nurdikiawan Sunjoyo
A Yogyakarta, en Indonésie, des femmes discutent de la reconstruction de leur village après un tsunami et un séisme. Photo Banque mondiale/Nugroho Nurdikiawan Sunjoyo

Les femmes doivent être au cœur des politiques de réduction des risques de catastrophe, selon l'ONU

Les femmes et les filles doivent être au cœur de la réduction des risques de catastrophe car elles sont souvent les plus exposées à l'impact du changement climatique et aux dangers liés aux tempêtes et aux inondations, a déclaré lundi un organe des droits de l'homme des Nations Unies.

Lors d'une réunion extraordinaire sur les catastrophes et le changement climatique, le Comité des Nations Unies sur l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) a évalué l'ampleur du problème et les efforts pour le surmonter.

« Plus de femmes que d'hommes sont mortes lors du tsunami en 2004 dans l'océan Indien parce qu'elles étaient moins susceptibles de savoir nager et que leurs longs vêtements ont entravé leurs mouvements. Au Bangladesh, sur les 140.000 personnes qui sont mortes des effets liés aux inondations du cyclone Gorky en 1991, les femmes ont été 14 fois plus nombreuses que les hommes, en partie en raison d'un accès insuffisant à l'information et au système d'alerte rapide », a déclaré la Sous-Secrétaire générale de l'Organisation météorologique mondiale, Elena Manaenkova.

« Environ 60 à 70% des femmes dans les pays en développement travaillent dans l'agriculture. Cependant, dans le cadre d'un projet en Inde, où l'information météorologique était fournie sur les téléphones portables, il est apparu que seulement 11% des utilisateurs étaient des femmes. Nous avons également constaté qu'il y avait 300 millions de femmes dans le monde sans téléphone portable », a-t-elle ajouté.

Le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophes, un programme international sur 15 ans adopté en mars 2015 dans le but de sauver des vies et de freiner l'impact économique des catastrophes naturelles et de celles provoquées par les humains, met l'accent sur la question du genre.

« Le Cadre Sendai accorde une importance significative aux droits de l'homme, à l'égalité des sexes et à l'adaptation au changement climatique », a déclaré le chef du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNISDR), Robert Glasser, lors de la session de la CEDAW.

Selon lui, la question du genre est un élément clé du Cadre de Sendai. Parmi les disparités entre les sexes contre lesquelles il faut lutter, il y a la participation à la prise de décision, la gestion des ressources, l'accès aux mesures de protection sociale, à l'éducation et à la santé ainsi que l'accès aux alertes précoces, a-t-il dit.

Les inégalités entre les sexes peuvent limiter l'influence et le contrôle des femmes et des filles sur les décisions relatives à leur vie ainsi que leur accès aux ressources, et donc les marginaliser sur la façon de planifier la réduction des risques de catastrophe.