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Syrie : l'ONU appelle les parties à autoriser les convois humanitaires prévus cette semaine dans les zones assiégées

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien (au centre) rendant visite à des habitants du quartier  d'Al Waer à Homs, en Syrie, in décelbre 2015. Photo OCHA/Bassam Diab
Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O'Brien (au centre) rendant visite à des habitants du quartier d'Al Waer à Homs, en Syrie, in décelbre 2015. Photo OCHA/Bassam Diab

Syrie : l'ONU appelle les parties à autoriser les convois humanitaires prévus cette semaine dans les zones assiégées

A l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité sur la Syrie, le chef de l'humanitaire de l'ONU, Stephen O'Brien, a exhorté mercredi les parties au conflit à accélérer de toute urgence l'autorisation des convois humanitaires prévus cette semaine dans les zones assiégées et à garantir un acheminement de l'aide sans entrave.

Saluant le premier largage aérien d'aide humanitaire effectué par l'ONU en Syrie, survenu dans la matinée à Deir Ezzor, une ville au nord-est de Damas assiégée par Daech, M. O'Brien a rappelé que depuis le début de l'année, les Nations Unies et leurs partenaires ont livré une aide à environ 110.000 personnes vivant dans des zones syriennes assiégées.

Ces livraisons, a rappelé le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, ont été rendues possibles par un ensemble d'accords conclus depuis janvier sur l'accès aux zones syriennes assiégées : l'Accord dit des quatre villes a permis à 83 camions d'apporter une aide humanitaire à 61.000 personnes à Madaya, Foua, Kefraya et Zabadani ; l'accord signé à Munich entre l'ONU et ses partenaires, le 11 février dernier, a donné lieu à la livraison de 62 camions à Madimayet, dans la banlieue de Damas, pour venir en aide à 40.000 personnes ; et 15 camions ont été distribués auprès de 10.000 personnes à Kafr Batna, dans la Ghouta orientale, à l'est de la capitale.

Si certains de ces convois ont pu être acheminés sans incidents majeurs, d'autres ont cependant fait l'objet de retards importants, tout comme celui parti de la capitale dimanche 21 février et arrivé à Madimayet le mardi suivant.

« Je voudrais rappeler au Conseil que Madimayet se trouve à 15-20 minutes en voiture du centre de Damas », a déclaré M. O'brien. « Il n'y a aucune raison que cette mission ait mis 48 heures pour atteindre les personnes dans le besoin », a-t-il ajouté, dénonçant une violation claire de l'accès humanitaire libre, sûr et sans entrave régulièrement réclamé aux parties syriennes par le Conseil.

A l'origine de ces difficultés, le Secrétaire général adjoint a pointé du doigt des procédures d'autorisation inutilement longues, des restrictions inacceptables et des retards délibérés, alors même que la situation humanitaire des civils du pays ne cesse de se détériorer, du fait notamment de la multiplication des raids aériens et des attaques par des groupes terroristes.

« Le nombre, la portée et la complexité des obstacles bureaucratiques, ou autres, entravant de simples livraisons d'aide sont stupéfiants. Pour déplacer un seul camion, les équipes des Nations Unies sur le terrain ont besoin d'obtenir de multiples autorisations administratives à différents niveaux, assorties de négociations interminables sur à peu près tout, qu'il s'agisse de l'emplacement, la quantité et le type de matériel de secours, la date, l'heure et la route à prendre », a-t-il déploré, ajoutant que lorsque les autorisations sont enfin obtenues, leur mise en œuvre n'est le plus souvent pas respectée.

Pour mettre fin à ces entraves, le Coordonnateur résident de l'ONU en Syrie est en train de rédiger une proposition au gouvernement pour simplifier la procédure d'autorisation actuelle, a indiqué M. O'Brien.

Le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires a par ailleurs appelé les parties à finaliser dans les plus brefs délais l'autorisation des convois humanitaires prévus cette semaine en direction de Madaya, Foua, Kefraya, Zabadani et Madimayet.

« Nous avons besoin d'obtenir immédiatement l'autorisation de la prochaine série de convois destinés à être acheminés vers la Ghouta orientale, Homs, Alep et le sud de la Syrie », a en outre appelé M. O'Brien.

Plus généralement, le chef de l'humanitaire de l'ONU a exhorté les parties à mettre fin à l'utilisation du siège et de la famine comme armes de guerre.

« Pour y parvenir, les principaux responsables sont avant tout les parties assiégeantes, mais également celles qui mettent les civils en danger en les utilisant comme boucliers pour des activités militaires dans les zones assiégées », a déclaré M. O'Brien.