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L'ONU demande aux Etats membres d'aider à renforcer la sécurité des opérations de maintien de la paix

Des Casques bleus de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
ONU / Basile Zoma
Des Casques bleus de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

L'ONU demande aux Etats membres d'aider à renforcer la sécurité des opérations de maintien de la paix

A l'ouverture d'une session du Comité extraordinaire des opérations de maintien de la paix, trois hauts responsables des Nations Unies ont demandé mardi aux Etats membres d'aider l'Organisation à renforcer la sécurité des missions de paix, quelques jours après une attaque sanglante contre des Casques bleus au Mali.

« La semaine dernière, nous avons été une nouvelle fois confrontés à la dure réalité du maintien de la paix. Six Casques bleus guinéens de notre mission au Mali ont été tués et 35 autres ont été blessés lors d'une attaque perpétrée par le groupe armé Al Mourabitoun. Cela témoigne des difficultés de fonctionner dans un contexte de menaces asymétriques », a déclaré le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.

Selon lui, cette attaque montre aussi combien il est nécessaire pour l'ONU de poursuivre avec détermination ses efforts pour s'assurer que les employés des opérations de maintien de la paix soient protégés et en mesure de remplir le mandat qui leur a été confié par le Conseil de sécurité.

Le Vice-Secrétaire général des Nations Unies, Jan Eliasson, a également noté que les Casques bleus opéraient dans « des environnements de plus en plus précaires » et que les « mécanismes existants ne sont pas toujours adaptés pour répondre à ces nouveaux défis ».

Les 125.000 militaires, policiers et civils de l'ONU servant dans le monde entier ont besoin « de capacités renforcées, ils ont besoin d'arrangements de sécurité efficaces, ils ont besoin d'un appui fiable sur le terrain et ils doivent avoir accès aux technologies les plus récentes », a-t-il ajouté.

M. Ladsous s'est dit convaincu que les efforts de l'ONU « pour professionnaliser et moderniser le maintien de la paix ne peuvent se faire sans l'engagement et le soutien de nos États membres ».

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies à l'appui aux missions, Atul Khare, a indiqué de son côté que les Casques bleus blessés à Kidal, au Mali, avaient été évacués vendredi et que samedi, des tentes, des sacs de couchage avaient été transportés par avion pour fournir un abri provisoire aux survivants. « Nous avons commencé à évaluer et planifier la reconstruction du camp », a-t-il précisé.

« Nous nous efforçons de renforcer les performances technologiques au sein de nos missions. Nous travaillons aussi à améliorer les conditions de logement des militaires, la sécurité des camps, le transport et les services médicaux, ainsi que les services d'évacuation médicale ou en cas de décès. Et pourtant, les récentes attaques au Mali nous montrent que l'on doit faire encore plus », a ajouté M. Khare. « Nous devons redoubler d'efforts, en particulier dans les environnements les plus dangereux ».

M. Khare a demandé aux participants de la réunion d'envoyer deux messages à leurs capitales : « Tout d'abord, je demande instamment aux États membres qui le peuvent de contribuer davantage à aider à renforcer la sûreté et la sécurité de nos missions, soit directement, soit en collaboration avec d'autres. Deuxièmement, je demande instamment aux États membres de traduire en justice ceux qui tuent des soldats de la paix ».

Le Vice-Secrétaire général Jan Eliasson a estimé par ailleurs qu'il était nécessaire de s'assurer que les Casques bleus respectent les normes les plus élevées de conduite et de discipline afin, notamment, de préserver la crédibilité des opérations de maintien de la paix.

« Nous avons tous été témoins de la façon dont les actes odieux de quelques-uns peuvent apporter le discrédit sur le maintien de la paix. Chaque Casque bleu doit être un protecteur. S'attaquer à des populations vulnérables est une trahison de cette confiance. Quand il y a des cas d'exploitation et d'abus sexuels, les auteurs doivent rendre des comptes rapidement. Ceci est une obligation pour l'Organisation des Nations Unies, ainsi que pour les États membres », a-t-il dit.