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L'ONU appelle à impliquer les victimes de terrorisme dans la lutte contre l'extrémisme

Le Secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires politiques, Jeffrey Feltman, devant le Conseil de sécurité en février 2016. Photo ONU/Manuel Elias
Le Secrétaire général adjoint de l'ONU pour les affaires politiques, Jeffrey Feltman, devant le Conseil de sécurité en février 2016. Photo ONU/Manuel Elias

L'ONU appelle à impliquer les victimes de terrorisme dans la lutte contre l'extrémisme

A l'occasion d'une conférence à l'ONU sur les droits humains des victimes de terrorisme, le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, a estimé jeudi qu'il fallait écouter ces victimes et les impliquer dans la lutte contre les discours de haine des terroristes.

« Trop de victimes du terrorisme à travers le monde souffrent en silence », a déclaré le Secrétaire général adjoint, avant de demander une minute de silence au début de la conférence en mémoire à tous ceux qui sont morts à la suite d'actes terroristes.

« Les victimes du terrorisme sont nos alliés les plus forts, les plus sincères et les plus convaincants pour empêcher d'autres personnes d'être attirées par des groupes extrémistes terroristes et violents », a souligné M. Feltman.

Selon lui, « grâce à leurs expériences uniques, les victimes peuvent apporter une perspective qui peut orienter le débat contre les récits haineux, au niveau des communautés et sur les forums en ligne, et influencer les attitudes qui peuvent aider à atteindre les communautés marginalisées et à risque ».

« Beaucoup de victimes ont montré qu'elles veulent être impliquées, et nous devons faire davantage pour les aider à nous aider à concevoir des réponses aux récits des groupes extrémistes terroristes et violents et les empêcher d'attirer de nouveaux partisans », a-t-il ajouté. « Si les horreurs indicibles et les fausses promesses de ces groupes sont mises à nu par ceux qui ont malheureusement une expérience de première main, les adeptes potentiels seront en mesure de tirer des conclusions éclairées. Et ainsi la douleur et les souffrances endurées par les victimes serviront le bien commun et contribueront, nous l'espérons, à leur propre guérison ».

Jeffrey Feltman a encouragé tout le monde à faire en sorte que les points de vue et les besoins des victimes de terrorisme, en particulier les jeunes et les personnes vulnérables, ne soient pas oubliés. « Leur bien-être doit être au cœur de nos efforts », a-t-il dit.

S'agissant des droits des victimes, il a estimé qu'il y avait encore un long chemin à parcourir pour reconnaître ces droits, les protéger et les renforcer.

« Il nous faut renforcer le cadre juridique existant pour prendre en compte les besoins spécifiques des victimes du terrorisme. Nous devons également renforcer les mécanismes nationaux qui assistent les victimes avec des services médicaux, psychologiques et juridiques appropriés », a souligné M. Feltman. « Nous avons également besoin de faire mieux pour répondre aux besoins des victimes dans le cadre de la justice pénale, avec la mise en place de mesures appropriées en termes de confidentialité et de protection des témoins, et en établissant des réponses cohérentes et multidimensionnelles en matière de réparations ».