Humanitaire : l'ONU appelle le monde à se mobiliser pour faire face à des besoins sans précédent

Le Vice-Secrétaire général de l'ONU, Jan Eliasson, a appelé à son tour mercredi à la mobilisation de la communauté internationale pour faire face à des besoins humanitaires « sans précédent » dans le monde aujourd'hui.

« Nous avons besoin d'une mobilisation pour faire face à l'impératif humanitaire et pour aider les millions d'hommes, de femmes et d'enfants qui se trouvent en situation désespérée à travers le monde », a-t-il déclaré lors d'un compte-rendu sur le rapport du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur le financement humanitaire.

Depuis que le rapport a été commandé, « les conditions sur le terrain ont encore empiré », a souligné M. Eliasson.

En Amérique centrale, en Afrique, en Asie et dans le Pacifique, des millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire, souvent causée par la sécheresse, parfois liée aux effets du phénomène El Niño. Des millions d'autres sont exposés au risque d'événements climatiques encore plus extrêmes, a-t-il poursuivi.

« Outre ces catastrophes naturelles, le monde essaye de faire face à un certain nombre de situations atroces causées par l'homme. Le niveau de souffrance est extrêmement élevé et le mépris du droit humanitaire international a atteint des degrés choquants », a-t-il dit.

« Le conflit en Syrie a généré la pire crise humanitaire contemporaine », a encore dit le Vice-Secrétaire général. « Ces dernières semaines, nous avons tous été choqués par les images des souffrances endurées lors du siège de Madaya. Malheureusement, il y a des centaines d'autres Madayas dans le pays. Les conditions humanitaires dans les zones assiégées et difficiles d'accès sont intolérables et, avec le temps qui passe sans l'arrivée de secours, elles se détériorent encore ».

« Les tensions qui en résultent dans les pays voisins sont énormes », a-t-il continué. « Les flux de réfugiés sont spectaculaires et bouleversants. Les conséquences sociales et politiques risquent de devenir incontrolables ».

« Ces événements et ces conditions sont un affront à notre humanité commune et aux principes fondamentaux du droit humanitaire international », a affirmé M. Eliasson.

Dans cette optique, il a souligné l'importance de la conférence humanitaire internationale sur la Syrie qui sera co-présidée, jeudi à Londres, par le Secrétaire général, Ban Ki-moon, avec le Royaume-Uni, l'Allemagne, le Koweït et la Norvège, ainsi que du Sommet humanitaire mondial qui se tiendra en mai à Istanbul (Turquie).

« Nous avons pu voir la puissance de la solidarité mondiale à l'occasion de la récente adoption des Objectifs de développement durable » à l'horizon 2030. « Nous devons remplir notre promise de ne laisser personne de côté, en agissant de manière audacieuse en faveur des 125 millions de personnes qui dépendent aujourd'hui de la communauté internationale pour leur survie », a-t-il conclu.