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L'Envoyé de l'ONU invite les Syriens à dire aux participants aux pourparlers de paix qu'ils en ont « assez » de la guerre

L'Envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura. Photo ONU/Jean-Marc Ferré
L'Envoyé spécial pour la Syrie, Staffan de Mistura. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

L'Envoyé de l'ONU invite les Syriens à dire aux participants aux pourparlers de paix qu'ils en ont « assez » de la guerre

L'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a invité jeudi tous les citoyens syriens, où qu'ils se trouvent, à dire aux divers responsables devant participer aux pourparlers de paix intersyriens qu'ils en ont « assez » de la guerre et qu'ils attendent d'eux une attitude de compromis afin d'aboutir à une solution pacifique.

Dans un message vidéo adressé à « chaque homme, chaque femme, chaque enfant de Syrie, à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, dans les camps de réfugiés ou dans quelque autre endroit », M. de Mistura a évoqué les pourparlers de paix qui doivent s'ouvrir vendredi à Genève, afin de « progresser dans le but de rétablir, enfin, la paix, la stabilité et la dignité en Syrie ».

« Vous le méritez », a-t-il dit à l'adresse de tous les Syriens. « Cinq ans de ce conflit, c'est beaucoup trop. Nous comptons sur vous pour faire entendre votre voix, pour dire 'Assez', pour dire à tous ceux qui viendront, de Syrie ou de l'extérieur, pour participer à cette conférence qu'il y a des attentes, qu'on attend maintenant d'eux qu'ils fassent preuve d'une capacité de compromis dans les discussions afin de parvenir à une solution pacifique en Syrie ».

« Vous avez déjà vu assez de conférences, deux ont déjà eu lieu. Celle-ci ne peut pas échouer », a-t-il affirmé.

« Nous avons entendu votre voix, lorsque vous nous avez dit à de nombreuses reprises : Assez, assez de meurtres, d'assassinats, de tortures, d'emprisonnements, assez d'immeubles détruits », a-t-il poursuivi. « Assez de bombes sur ma ville, quand je ne sais même pas qui me bombarde (…) ; assez de voir mon frère, ma sœur, humiliés, devenir des réfugiés et essayer de partir en bateau et se noyer dans la Méditerranée alors que j'aime mon pays ».

« Tout cela, nous l'avons entendu. Maintenant, nous voulons vous entendre interpeller tous ceux qui vont venir à cette conférence, et leur dire qu'il s'agit d'une occasion qui ne doit pas être manquée », a conclu M. de Mistura.

Fin décembre, Staffan de Mistura avait fixé au 25 janvier 2016 la date à laquelle devaient commencer les pourparlers de paix. Cette annonce avait été faite une semaine après l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 2254, qui donne à l'ONU un rôle accru en vue d'aider à trouver une solution au conflit.

Dans sa résolution, le Conseil appuie un processus politique dirigé par les Syriens et facilité par l'ONU, qui mette en place, dans les six mois, « une gouvernance crédible, inclusive et non confessionnelle » et arrête un calendrier et des modalités pour l'élaboration d'une nouvelle constitution. Il se dit favorable à la tenue, dans les 18 mois, d'élections libres et régulières, conformément à la nouvelle constitution, qui seraient conduites sous la supervision de l'ONU et ouvertes à tous les Syriens, y compris ceux de la diaspora.

Lundi dernier, M. de Mistura avait annoncé le report au 29 janvier de l'ouverture des pourparlers, en raison « d'intenses désaccords » sur les personnes qui y seront invitées.