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Les agences onusiennes s'inquiètent pour les enfants et les femmes réfugiés et migrants

Une jeune fille se tient à l'extérieur d'une tente au centre d'accueil pour réfugiés et migrants de  Vinojug à Gevgelija, dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Photo : UNICEF/Ashley Gilbertson VII
Une jeune fille se tient à l'extérieur d'une tente au centre d'accueil pour réfugiés et migrants de Vinojug à Gevgelija, dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine. Photo : UNICEF/Ashley Gilbertson VII

Les agences onusiennes s'inquiètent pour les enfants et les femmes réfugiés et migrants

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé mercredi son inquiétude concernant les violences sexuelles dont sont victimes des femmes réfugiées et migrantes en route vers l'Europe, tandis que le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) s'est dit préoccupé pour la santé des enfants.

Le HCR a publié un communiqué de presse conjoint avec le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et la Women's Refugee Commission (WRC) pour mettre en garde contre les risques que courent les femmes et les jeunes filles migrantes et réfugiées.

Ils citent l'exemple d'une jeune femme africaine qui a dû à deux reprises avoir des relations sexuelles alors qu'elle se rendait en Grèce pour pouvoir monter à bord d'un bateau et obtenir un faux passeport.

Le HCR, le FNUAP et la WRC ont mené ensemble une mission d'évaluation sur le terrain, en Grèce et dans l'ancienne République yougoslave de Macédoine, en novembre 2015.

Selon eux, de nombreuses femmes et jeunes filles réfugiées et migrantes ont déjà été exposées à diverses formes de violence sexuelle dans leur pays d'origine ou au cours de leur voyage vers et en Europe. Certaines femmes et jeunes filles ont tellement peur de ralentir leur voyage qu'elles refusent de signaler ces violences ou d'obtenir une assistance médicale.

« Parce que les centres de réception en Europe n'étaient pas équipés pour prévenir ou répondre aux violences sexuelles, les femmes et les jeunes filles n'obtiennent pas la protection dont elles ont besoin et qu'elles méritent », a dit la Directrice exécutive de WRC, Sarah Costa.

Selon la mission conjointe, les gouvernements, les acteurs humanitaires et les institutions européennes ont une réponse inadaptée face à ces violences.

Le HCR, le FNUAP et la WRC recommandent donc d'établir un système coordonné pour protéger les femmes et les jeunes filles et de déployer du personnel pour répondre à ce type de violences sur le terrain.

De son côté, l'UNICEF rappelle dans un communiqué de presse que « les enfants qui arrivent dans le sud-est de l'Europe en cette période hivernale sont physiquement épuisés, effrayés, bouleversés et ont souvent besoin d'une assistance médicale ».

Actuellement, les températures négatives et parfois la neige aggravent la fragile condition physique des enfants sur les routes, qui n'ont pas les vêtements adéquats ou l'alimentation adaptée. A cela s'ajoute l'absence d'hébergement et le peu de chauffage dans certains centres de réception, dans les trains et les bus.

Pour l'UNICEF, la situation est urgente face à la proportion d'enfants parmi les réfugiés et les migrants –plus d'un sur trois maintenant- qui continue à augmenter. Selon des sources nationales, dans l'ex-république yougoslave de Macédoine, la proportion était de 37% en décembre et de 23% en septembre, alors qu'en Serbie on comptait 36% d'enfants en décembre, pour 27% en septembre. En décembre, la plupart des enfants qui ont transité par les espaces d'accueil de l'UNICEF en Serbie étaient très jeunes, avec notamment des bébés, des nourrissons et des enfants de 5 à 9 ans.

En 2015, plus d'un million de réfugiés et de migrants ont traversé la Méditerranée pour arriver sur les rivages de l'Europe. 253.700 d'entre eux -soit un quart- étaient des enfants.

La Coordinatrice spéciale de l'UNICEF pour la crise des réfugiés et migrants en Europe, Marie-Pierre Poirier, a déclaré que les enfants étaient particulièrement touchés par les infections respiratoires, les problèmes digestifs et les diarrhées. L'utilisation non contrôlée du lait maternisé peut aussi affecter sérieusement la santé des bébés.

L'UNICEF s'inquiète du manque d'informations, de partage et de suivi, au passage des frontières, des enfants les plus vulnérables, principalement en raison de la vitesse des mouvements de population.