L'actualité mondiale Un regard humain

Syrie : l'ONU et ses partenaires livrent davantage d'assistance à Madaya et trois autres villes assiégées

A Madaya, en Syrie, des membres de la communauté locale aident à décharger et à distribuer de l'aide humanitaire.
PAM/Hussam Alsaleh
A Madaya, en Syrie, des membres de la communauté locale aident à décharger et à distribuer de l'aide humanitaire.

Syrie : l'ONU et ses partenaires livrent davantage d'assistance à Madaya et trois autres villes assiégées

Les agences humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires ont pu de nouveau livrer lundi de l'aide à quatre villes syriennes assiégées, Madaya, Zabadani, Kefraya et Foah, a indiqué le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

La livraison de cette assistance « a été légèrement retardée en raison de plusieurs problèmes, dont le mauvais temps, alors qu'il fait de plus en plus froid et qu'il est difficile de se déplacer en Syrie », a expliqué un porte-parole d'OCHA à Genève, Jens Laerke, lors d'un point de presse.

S'agissant du retard rencontré par les convois destinés à Foah et Kefraya, il a précisé qu'ils étaient dus au fait que des groupes armés d'opposition ont réclamé davantage de temps pour finaliser les arrangements dans les zones sous leur contrôle. Ce contretemps a entraîné le report du convoi destiné à Madaya et Zabadani car tous les convois se déplacent en même temps, a expliqué le porte-parole.

Les convois ont finalement pu livrer l'aide destinée aux quatre villes, notamment du carburant. Il s'agit de la troisième opération conjointe des agences des Nations Unies, du Comité international de la Croix Rouge (CICR) et du Croissant Rouge syrien ces dernières semaines.

Interrogé sur le nombre de civils à Madaya qui sont morts de faim, M. Laerke a précisé que cinq personnes seraient mortes de faim depuis le 11 janvier, date de l'arrivée du premier convoi d'aide.

De son côté, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit à l'alimentation, Hilal Elver, a réclamé mardi une « trêve immédiate et sans condition » pour permettre à l'aide humanitaire et à la nourriture d'arriver à ceux qui en ont besoin en Syrie.

« Alors que le conflit brutal en Syrie continue, le sort de ceux qui vivent déjà dans la peur constante de bombardements meurtriers et aveugles est maintenant aggravé par la menace de la famine », a dénoncé Mme Elver.

Pour sa part, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, a visité le camp de réfugiés syriens de Za'atari, en Jordanie. Il a appelé à davantage d'efforts pour mettre fin au conflit en Syrie.

« Si un règlement du conflit n'est pas trouvé, cette crise ne prendra pas fin et nous continuerons année après année à demander à la communauté internationale d'énormes quantités d'argent pour aider les réfugiés », a-t-il dit devant des journalistes.

La Jordanie accueille actuellement plus de 630.000 réfugiés syriens, ce qui pèse sur les ressources naturelles, les infrastructures et l'économie du pays. Alors que près de 110.000 Syriens vivent dans le camp de Za'atari et dans le camp d'Azraq, la majorité tente de survivre dans les villes jordaniennes.

M. Grandi doit aussi se rendre en Turquie et au Liban, qui accueillent également un grand nombre de réfugiés syriens.