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Burundi : l'ONU appelle les parties à trouver une solution consensuelle à la crise

Des manifestants à Bujumbura, au Burundi, contre la décision du parti au pouvoir de désigner le Président en exercice, Pierre Nkurunziza, comme son candidat pour un troisième mandat présidentiel (avril 2015). Photo : Desire Nimubona / IRIN
Des manifestants à Bujumbura, au Burundi, contre la décision du parti au pouvoir de désigner le Président en exercice, Pierre Nkurunziza, comme son candidat pour un troisième mandat présidentiel (avril 2015). Photo : Desire Nimubona / IRIN

Burundi : l'ONU appelle les parties à trouver une solution consensuelle à la crise

Un haut responsable de l'ONU a appelé lundi les acteurs politiques au Burundi à trouver une solution consensuelle à la crise qui secoue leur pays, où une vague de violences a suscité la crainte d'un retour du conflit ethnique qui avait fait des dizaines de milliers de morts.

« Le Burundi a déjà traversé des moments difficiles dans le passé et a aussi une longue tradition de dialogues. Des leçons doivent être tirées de ces expériences passées », a déclaré le Conseiller spécial du Secrétaire général, Jamal Benomar, lors de pourparlers organisés en Ouganda par le Président ougandais Yoweri Museveni, en sa qualité de médiateur pour la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est.

« Les Burundais sont ceux qui vont vivre avec les conséquences des décisions qu'ils prennent. Ils ont la responsabilité première de trouver une voie pour l'avenir de leur pays. Ce doit être un effort mené à l'échelle nationale et par les Burundais eux-mêmes, que nous, au sein de la communauté internationale, sommes prêts à soutenir », a ajouté M. Benomar.

Le Burundi traverse une crise politique depuis que le Président Pierre Nkurunziza a pris la décision controversée de solliciter un troisième mandat présidentiel plus tôt dans l'année. Depuis lors, au moins 400 personnes ont été tuées - et ce bilan pourrait en fait être beaucoup plus lourd – 220.000 autres ont cherché refuge dans les pays voisins et d'autres encore sont déplacées à l'intérieur du pays.

Récemment, le Conseil de sécurité a appelé à une accélération d'urgence des efforts de médiation entrepris par les Etats d'Afrique de l'Est et a exhorté toutes les parties prenantes au Burundi à coopérer pleinement avec une future Mission de maintien de la paix proposée par l'Union africaine (UA).

Le Conseil a déclaré que seul un dialogue « véritable et inclusif » permettra aux parties prenantes au Burundi de trouver une solution consensuelle à la crise, argument que M. Benomar a repris lundi.

Il a ajouté que les Nations Unies jouissent d'une grande expérience en matière de soutien aux processus de dialogue national. L'ONU « est prête à vous soutenir de toutes les manières possibles en travaillant en partenariat avec nos collègues de la Communauté de l'Afrique de l'Est et de l'Union africaine », a-t-il dit.

« J'espère sincèrement que la réunion d'aujourd'hui marquera le début du cheminement vers un Burundi pacifique, stable et prospère », a conclu M. Benomar.